Notre Dame des Landes : Nous AVIONS raison !

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La Commission du dialogue mise en place par Jean-Marc Ayrault sur la question de l'aéroport de Notre Dame des Landes a rendu hier, avec la commission agricole et celle des experts, ses conclusions sur le projet dans trois rapports qui étaient très attendus.

Par Sophie Bordères, coordinatrice des campagnes

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Sans surprise, le rapport de la commission du dialogue, dirigée par Claude Chéreau (pro aéroport assumé), ne remet pas en cause la réalisation du projet sous prétexte de « saturation inévitable de la plateforme d'aéroport de Nantes » puisque d'après leurs prévisions, « les perspectives de trafic prévoient d’atteindre 4,2 millions de passagers autour de 2018-2020 », concluant donc qu'il est impossible de procéder au réaménagement de l'aéroport actuel.

Malgré la raréfaction du pétrole et les contraintes climatiques, cette commission ne peut envisager une décroissance ou une stabilisation du trafic aérien. La croissance est une drogue dure à laquelle certains « experts en dialogue de sourd » peinent à se sevrer.

Cependant, les conclusions des trois rapports demandent des clarifications sur certains points mais surtout des réaménagements au projet initial, notamment en ce qui concerne l'impact environnemental et l'artificialisation des terres agricoles.

Il est en effet demandé au Ministre des Transports de réduire « autant que possible les surfaces artificialisées ou neutralisées pour l'agriculture ». Pour cela, le rapport préconise de réduire les parcs de stationnement et les surfaces dites « aménageables » pour recevoir des activités ou encore  de resserrer le barreau routier.

De même au niveau environnemental, le rapport demande d'améliorer «  la méthode de compensation des zones humides impactées par le projet » soit la restauration artificielle d'écosystème en compensation des terres et zones humides artificialisées.

Si ces conclusions vont dans le sens du gouvernement, la nécessité de clarification de certains points et de  réaménagement nous conforte dans le fait que ce projet n'est pas viable. Les recommandations évoquées risquent d'ailleurs d'être  compliquées à mettre en place : comment compenser l'artificialisation des terres et la restauration des écosystèmes sans nuire aux agriculteurs, le tout en respectant les directives européennes? Le principe même d’une compensation est clairement sujet à caution car un milieu écologique est unique et ne se traite pas comme une quantité interchangeable.

Au fond, ces conclusions démontrent  bien l'inutilité de ce projet qui sera aussi bien coûteux à l'Etat que nocif pour l'environnement et l'agriculture. La commission du dialogue aura au moins permis de faire gagner du temps aux opposants puisque le réaménagement du projet risque de prendre  plusieurs mois.

Voyons donc cette remise de rapport comme un premier (petit) pas justifiant pleinement la poursuite et l’amplification de la mobilisation afin que les promoteurs de ce grand projet inutile climaticide, du premier ministre aux éluEs locaux de tout bord en passant par les décideurs économiques, se résignent enfin à son abandon pur et simple. 

Pour cela plusieurs rendez-vous sont déjà prévus  sur place: Le 13 avril pour une manif « Sème ta ZAD » de mise en culture et le 11 mai prochain pour une grande chaîne humaine et le samedi 3 et dimanche 4 août 2013 pour un grand rassemblement festif sur la zone.

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