Plan Alimentation Durable : 3 questions @Celia_Blauel #paris

Actualités

A l'occasion de la présentation du Plan Alimentation Durable qui fixe notamment un objectif de 50% d'alimentation biologique d'ici à 2020 servie dans les cantines parisiennes, Agir pour l'Environnement pose "3 questions @ Célia Blauel, maire-adjointe en charge de l'environnement"

Question n°1 / La Ville de Paris projette de porter la part de produits issus de l'agriculture biologique dans les menus servis dans l'ensemble des cantines parisiennes d'ici 2020 à 50%. Pourquoi avoir pris une telle décision ?

Réponse de Célia Blauel : Les raisons sont multiples et suivent la logique « de l’assiette à la planète ». L’objectif est d’abord de fournir une alimentation bonne pour la santé de tous les usagers de la restauration collective publique, des plus petits aux anciens. Cet effort contribue d’ailleurs à réduire les inégalités sociales, en donnant accès à tous, sans discrimination économique, à des repas de qualité. Valoriser l’agriculture biologique c’est aussi protéger notre environnement en promouvant un modèle sans produits chimiques et donc une réduction des pollutions des terres, de l’air et de nos ressources en eau. Enfin, le plan de la Ville vient soutenir le développement de l’agriculture biologique car elle est plus respectueuse du travail et de la santé des paysans, mais aussi du bien-être animal. On est loin des fermes usines ! Bien au contraire notre idée est de participer à la création d’emplois et de filières durables. Avec 30 millions de repas et 60 millions d’investissements, je compte faire la preuve par l’exemple qu’un autre modèle de production et de consommation est tout à fait possible.

Question n°2 // Pensez-vous que la production va suivre et n'existe-t-il pas un risque de promouvoir une bio d'importation ?

Réponse de Célia Blauel : Nous avons construit ce nouveau plan d’alimentation durable avec comme ambition forte d’introduire au moins 50% d’alimentation biologique dans les cantines mais également de renforcer la présence de produits de saison et de proximité. Grace aux 30 millions de repas servis chaque année dans la restauration collective de la ville, nous possédons un levier fort en terme de demande pour développer l’agriculture biologique et plus spécialement le maraîchage en Ile de France. Et en tant que 1er acheteur de produits biologique en France, nous souhaitons aussi développer la part de produit locaux dans les cantines. D’ailleurs une des actions du plan prévoit, en partenariat avec Eau de Paris, de développer l’agriculture biologique sur les aires d’alimentation et de captage d’eau potable (situées dans la région Ile de France et d’autres régions limitrophes) et de faire le lien direct avec la restauration collective parisienne. Néanmoins, et je le regrette, nous sommes limités par le code des marchés publics européens qui nous empêche de localiser géographiquement les produits que nous achetons. Une autre limite à l’achat de proximité se pose en terme d’offre « made in France ». En effet, les dispositifs de politique nationale et européenne favorisent toujours trop l’agriculture chimique dite conventionnelle au détriment de la Bio, dont les surfaces de production restent faibles en France.

Question n°3 /// Cette progression de la part de bio va-t-elle avoir un effet sur le prix des menus ?

Réponse de Célia Blauel : Bien que le surcoût de l’alimentation durable soit réel, il est usuellement estimé à 19%, nous avons fait le choix de ne pas augmenter les tarifs de la restauration. Nous pensons que l’amélioration de la qualité alimentaire doit être la priorité du service public et qu’elle doit être accessible à tous quel que soit son niveau de revenu. D'autant plus que ce surcoût peut être maîtrisé par ailleurs. C’est pourquoi nous avons défini des actions dans le plan qui visent la réduction du gaspillage alimentaire, l’optimisation des conditionnements et de la logistique, et l’ajustement du nombre de composantes aux besoins sur certains menus de la semaine.