Ferme des 3 000 bovins en Limousin : la voix des citoyen·ne·s sera-t-elle entendue ?

Communiqués de presse

Paris, le 12 avril 2024. La phase d'enquête publique concernant le projet de ferme-usine d'engraissement de 3 100 bovins (5 000 au total par an) en Limousin arrive à son terme. La mobilisation citoyenne est spectaculaire, avec plus de 10 000 contributions, dont la quasi-totalité hostiles à ce projet. Le commissaire-enquêteur doit en tirer les conséquences.

Le projet de ferme-usine porté par l'entreprise T'Rhéa sur les communes de Peyrilhac et Nieul est un cas d'école de la dérive agro-industrielle : une ferme originelle déjà trop gigantesque (1 500 vaches) pour trouver un repreneur individuel et qui est donc rachetée par une entreprise agro-alimentaire, une course en avant dans la concentration pour une production bas-de-gamme destinée essentiellement à l'exportation, des nuisances multiples pour l'environnement (accaparement et pollution de l'eau, maltraitance animale) et pour les riverains (ballet de camions, odeurs, bruit).

C'est également un exemple flagrant du divorce entre les intérêts cyniques de l'industrie et ceux des populations rurales. Les habitant·e·s des communes concernées expriment leur volonté de soutenir des paysans et des paysannes, mais leur opposition résolue à cette agriculture prédatrice, destructrice des milieux et de la vie sociale.

Grâce à la mobilisation locale et au soutien national de l'association Agir pour l'Environnement, l'enquête publique préalable est un désaveu cinglant : 11 000 contributions (là où ce type de projet table en général sur à peine quelques centaines) dont plus de 95 % expriment une opposition résolue à cette aberration économique, écologique et sociale. Pour Jacques Caplat, coordinateur des campagnes Agriculture et Alimentation au sein de l'association Agir pour l'Environnement, « le commissaire-enquêteur doit avoir le courage d'en tirer les conséquences et de rejeter un projet à contresens de l'histoire ».

Le site agro-industriel prévu par T'Rhéa est en contradiction frontale aussi bien avec les besoins des populations locales qu'avec l'urgence écologique planétaire. Le local et le global s'accordent pour refuser les fermes-usines.


Contact presse

Agir pour l'Environnement

Jacques CAPLAT // Coordinateur des campagnes Agriculture et Alimentation