Insecticides néonicotinoïdes : Les masques tombent

Communiqués de presse

A la suite d’un vote à l’Assemblée nationale de la Commission du Développement durable interdisant l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes à partir du 1er janvier 2017, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux déploient une énergie phénoménale à tenter de revenir sur cette avancée écologique.

Après avoir écrit personnellement à tous les députés socialistes afin de les inciter à ne pas interdire ces insecticides tueurs d’abeilles en usant et abusant d’arguments qu’un lobbyiste de l’agro-chimie ne contredirait pas, Stéphane Le Foll peut désormais s’appuyer sur le président du groupe PS à l’Assemblée, chargé d’assurer le service après-vente.

Bruno Leroux a en effet déposé une série d’amendements visant à conditionner la possible interdiction des insecticides néonicotinoïdes à l’existence d’alternatives… que le ministre de l’Agriculture aurait la charge de reconnaître comme telles dans un arrêté à venir ! Parallèlement à ce dépôt d’amendements, le ministre de l’Agriculture adressait une note aux parlementaires tendant à prouver qu’il n’existait aucune alternative aux insecticides néonicotinoïdes. A croire que l’agriculture n’existait pas avant 1995 (date de la mise sur le marché de ces produits toxiques).

Le Ministre de l’Agriculture oublie soigneusement de rappeler qu’il existe une alternative à l’utilisation des insecticides néonicotinoïdes, pourtant régulièrement vantée par Stéphane Le Foll : l’agro-écologie, dont la bio est le système le plus abouti (5% de la SAU française aujourd’hui sans pesticides de synthèse) ! A l’heure des décisions, les masques tombent !

Pour les associations, « force est de constater que le ministre de l’Agriculture est un fervent soutien de l’agro-écologie… si cette dernière demeure confinée aux seuls discours ; dans la pratique, le ministre reste un fervent partisan d’une agriculture en guerre avec le vivant dont les conséquences sur la biodiversité en général et les abeilles en particulier sont indéniables. »

Agir pour l’Environnement, et la FNAB appellent les parlementaires à soutenir l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes et résister aux pressions exercées. Les structures appellent la ministre de l’Ecologie et la secrétaire d’Etat à la biodiversité à sortir de leur silence et à prendre leur responsabilité en défendant enfin l’intérêt général.