SCOOP - Le lobby nucléaire découvre qu'en Hiver... il fait froid !

Communiqués de presse

En publiant son évaluation de l’équilibre offre/demande pour l’hiver 2011/2012, le Réseau de Transport de l’Electricité semble découvrir qu’en hiver… il fait froid. La surprise de cette découverte est à la hauteur de l’impréparation de ces grands ingénieurs qui ont « pensé » le programme nucléaire hexagonal !

Malgré des conditions climatiques exceptionnellement douces, la France, du fait de son monolithisme énergétique, risque, une fois encore cet hiver d’être exposée à des coupures de courant. Un constat sans appel : la France ne dispose pas de moyens de production adaptés à sa consommation. En misant tout sur le nucléaire, notre pays produit beaucoup d’électricité dite de base, en période creuse, mais ne dispose pas de moyens lui permettant de produire une électricité dite de pointe. Le nucléaire, technologie lourde et peu flexible ne peut répondre aux demandes en dents de scie constatées depuis de nombreuses années. Economiquement, la France produit donc une électricité que personne ou presque ne veut et importe une quantité importante d’électricité aux heures où elle est la plus chère !

Pour Agir pour l’Environnement, « l’indépendance énergétique de la France est un mythe qui ne résiste pas à la rigueur hivernale ! ».

Même si le ministre de l’Industrie se contorsionne afin de démontrer maladroitement que la faute d’une éventuelle coupure reviendrait à l’Allemagne, force est de constater que notre pays, pieds et mains liés au nucléaire et au chauffage électrique, ne sait que faire pour s’approvisionner en électricité durant des pics de consommation, de plus en plus nombreux et de plus en plus marqués.

Alors que les besoins hexagonaux à venir sont des demandes de pointe, la France, par la voix de son ministre de l’Industrie et une partie de l’opposition, réclame la construction d’un nouveau réacteur nucléaire EPR à Flamanville qui ne fera qu’ajouter de la surproduction d’électricité de base à la surproduction déjà constatée. Pour Agir pour l'Environnement, « il est grand temps de sortir du tropisme nucléaire et abandonner le réacteur EPR, coûteux, dangereux et surtout totalement inutile du point de vue énergétique. »

Tel Shadok en son royaume, la classe politique ne sait faire qu’une chose : mimer les erreurs du passé et rejeter la faute de ces errements sur le froid, les énergies renouvelables, sur les Allemands…

La pointe de consommation hivernale en France est de 96 GW, alors qu’elle est de 80 GW en Allemagne, dont la population compte 16 millions d’habitants en plus. L'Hexagone connaît des pointes de consommation de plus en plus marquées. Entre 2001 et 2010, la puissance maximale appelée lors des pointes est passée de 79,6 GW à 93,1 GW, soit une progression de plus de 17%.

En été, du fait des sécheresses, le refroidissement des réacteurs n’est plus assuré. En Hiver, les réacteurs nucléaires ne peuvent répondre à la demande. Agir pour l'Environnement appelle les candidats à la présidentielle à la raison. Il est plus que temps de mettre un terme au nucléaire, comme l’ont fait l’Allemagne, l’Italie, la Suisse et récemment la Belgique.