Versement des aides agricoles : certains paysans sont-ils moins égaux que les autres ?

Communiqués de presse

Paris, le 11 avril 2024. À la suite des mobilisations agricoles du début d'année, le gouvernement a affirmé que toutes les aides européennes seraient versées avant la mi-mars. Il s'agit d'un pur mensonge, puisque ce calendrier a écarté les aides à l'agriculture biologique et aux actions environnementales. Avec un cynisme rare, la France flatte l'agro-industrie et pénalise l'agroécologie.

Comment peut-on qualifier un gouvernement qui affirme, répète et se glorifie dans tous les médias que toutes les aides agricoles européennes ont été versées avant le 15 mars, alors que ce calendrier ne concerne que les aides directes productivistes mais pas les aides bio ni les mesures agro-environnementales ? Même le site officiel du ministère de l'Agriculture prétend que ce paiement « avant le 15 mars » est « fait ». Il faut donc le dire, le ministère ment froidement.

Les spécialistes ne sont pas dupes : les annonces ministérielles visaient depuis le départ les seules aides directes et consistaient à s'enorgueillir… du simple respect de la règle. Or cette règle ne concerne pas les aides environnementales, qui sont donc discrètement escamotées.

C'est ainsi que les agriculteurs les plus vertueux, engagés en agriculture biologique ou dans la préservation des écosystèmes, n'ont toujours pas reçu leurs aides européennes 2024. Nous parlons pourtant bien ici de paysans et de paysannes qui ont fait des efforts particuliers pour le bien commun, ce qui leur a occasionné des coûts supplémentaires. Pour Jacques Caplat, coordinateur des campagnes Agriculture et Alimentation au sein de l'association Agir pour l'Environnement, « le gouvernement paie rubis sur l'ongle les agriculteurs qui ne font aucun effort de solidarité planétaire (rente publique au bénéfice du privé) mais laisse tomber les agriculteurs qui ont engagé des frais pour le bien commun et la planète ».

En Bretagne, les agriculteurs biologiques et ceux des réseaux engagés dans la transition agroécologique (Confédération paysanne, réseau Civam, Eau et Rivières de Bretagne…) se mobilisent aujourd'hui pour exiger de l'État qu'il restaure l'égalité entre agriculteurs et assure le versement immédiat des aides dues (rassemblement à 13h30 devant la préfecture de Rennes). Agir pour l'Environnement s'associe à cette mobilisation et ces demandes élémentaires. La tromperie a assez duré.


Contact presse

Agir pour l'Environnement

Jacques CAPLAT // Coordinateur des campagnes Agriculture et Alimentation