APE va réclamer 760 milliards d’€ à EDF pour la fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim

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Alors qu’EDF laisse fuiter des informations selon lesquelles l’opérateur historique réclamerait un dédommagement de l’ordre de 5 à 8 milliards d’euros pour le prétendu préjudice subi lié à la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, Agir pour l’Environnement s’apprête à réclamer à son tour 760 milliards d’euros à EDF, coût d’une catastrophe évitée due au vieillissement de deux réacteurs dangereux.

Billet d'humeur de Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement

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Alors qu’EDF laisse fuiter des informations selon lesquelles l’opérateur historique réclamerait un dédommagement de l’ordre de 5 à 8 milliards d’euros pour le prétendu préjudice subi lié à la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, Agir pour l’Environnement s’apprête à réclamer à son tour 760 milliards d’euros à EDF, coût d’une catastrophe évitée due au vieillissement de deux réacteurs dangereux.

EDF estime en effet que la fermeture « anticipée » de la centrale de Fessenheim l’empêcherait de la faire fonctionner pendant vingt ans encore, portant ainsi la durée de vie d’une centrale à 50 ans (contre 30 ans initialement prévues). En passant de 30 à 50 ans, la menace nucléaire ne peut que se transformer en catastrophe écologique et sanitaire. En fermant maintenant Fessenheim, nous évitons ainsi une catastrophe majeure dont le coût a été évalué par l’IRSN à 760 milliards d’euros. 

Avec une étonnante facilité, une information émise sous cape par EDF (dont la crédibilité est voisine de zéro) se diffuse de média en média et acquiert ainsi une légitimité pour le moins contestable. Comment est-il possible qu’EDF, détenu à hauteur de 85% par l’Etat français puisse réclamer un dédommagement à ce même Etat français ? Ce « haut fonctionnaire à 85% » qu’est Monsieur Proglio, PDF d’EDF pourrait-il défier le ministre du redressement productif sans être menacé ? N’est-il pas soumis à un devoir de réserve vis-à-vis de son autorité de tutelle ?

Cette fuite médiatique n’est qu’une digression de plus visant à différer la fermeture définitive de cette centrale nucléaire. Dans le cadre d’une course de lenteur dont l’ambition à peine cachée est désormais d’attendre un changement de majorité, le lobby nucléaire utilise tous les arguties afin de semer le doute. 

Cette demande de dédommagement n’est autre qu’une vulgaire opération de diversion. Il est plus que regrettable que certains médias fassent échos à cette opération de pure intoxication.

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