#nucléaire : @fhollande doit sortir de l'ambiguïté !

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Malgré les propos présidentiels qui n’engagent que celles et ceux qui s’en souviennent… des rumeurs persistantes laissent entendre que la baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique de 75% à 50% d’ici à 2025 se traduirait dans les faits par le maintien de nos capacités électronucléaires.

Tribune par Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement

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Le diable se cache toujours dans les détails. François Hollande à beau répéter à qui veut l’entendre que la France va diversifier son mix énergétique, certains responsables d’EDF tentent d’interpréter les engagements présidentiels afin de sauver le soldat radioactif hexagonal ! C’est ainsi que les thuriféraires du nucléaire escomptent s’appuyer sur une augmentation de la consommation pour faire baisser mécaniquement la part du nucléaire sans pour autant fermer des réacteurs.

A ce jour, le France compte 58 réacteurs produisant 63100 MW d’électricité radioactive, soit 75% de l’électricité produite en France. En incitant les Français à gaspiller l’énergie et accroître ainsi leur consommation, le lobby nucléaire espère maintenir intactes ses capacités de production tout en baissant la part du nucléaire à 50%.

Or, si l’on donne quelques crédits à la parole publique, la politique énergétique de la France érigeant au rang de priorité la sobriété et l’efficacité énergétiques devrait se traduire par une baisse (et non une hausse !) de la consommation.

De fait, la baisse de la part du nucléaire de 75% à 50% devrait donc se traduire par la fermeture d’une vingtaine de réacteurs nucléaires.

Il y a fort à craindre que le chef de l’Etat joue sur ambiguïté et l’habileté politique pour sauver les apparences à défaut de nous sauver d’une catastrophe nucléaire. Cette option serait indigne et potentielle criminelle. La politique énergétique de la France ne peut reposer sur des illusions. Elle doit être claire, cohérente et pleinement assumée. Il est plus que temps que le chef de l’Etat clarifie les ambiguïtés qui rythment ses discours.