[Tribune] : Proposition de loi sur la « ferme France » : « L’objectif du texte du Sénat n’est pas d’œuvrer pour l’agriculture française, mais d’élargir la fenêtre d’Overton »
Le 16 mai, le Sénat a adopté la proposition de loi pour « un choc de compétitivité en faveur de la ferme France », suscitant une forte polémique en raison de certaines de ses dispositions.
Selon l’agronome Jacques Caplat, de l’association Agir pour l’environnement, ce texte consacrerait même « une vision délirante, dogmatique, rétrograde » de l’agriculture.
Cette proposition permettrait notamment au ministre de l’Agriculture de passer outre les décisions de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Elle prévoit également la sanctuarisation des projets de mégabassines au nom de l'« intérêt général majeur », ainsi qu'une lutte contre les « surtranspositions » présumées de la réglementation européenne qui nuiraient à la compétitivité de l'agriculture française.
Certains éléments de la proposition de loi sont jugés inapplicables ou sans objet. Par exemple, il est mentionné que la France autorise déjà un grand nombre de substances actives de pesticides, la plaçant en troisième position parmi les pays de l'Union européenne. Il est souligné que l'utilité réelle de cette proposition de loi est remise en question, puisque certaines de ses dispositions seraient inapplicables et d'autres n'auraient pas de réelle application.
L'article évoque également le concept de la « fenêtre d'Overton ». Selon cette stratégie, des prises de position extrêmes sont délibérément introduites dans le débat public afin de déplacer le centre de gravité de la conversation. La proposition de loi du Sénat est considérée comme élargissant cette fenêtre d'Overton en reconfigurant la bataille politique autour d'un enjeu de non-régression, rendant ainsi presque acceptable le statu quo et invisibilisant les faits qui nécessitent une transition du modèle agricole dominant.
En conclusion, l'article met en lumière les conséquences néfastes de l'agriculture intensive, telles que la diminution alarmante des oiseaux inféodés aux plaines agricoles, les impacts des pesticides sur la santé et la raréfaction des insectes. Il souligne également la disparition des haies, la simplification des paysages et la vulnérabilité croissante des territoires aux sécheresses et aux fortes pluies.
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