Trois questions @ Christophe Najdovski, Maire-Adjoint de Paris chargé des transports #pollutiondelair

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Le Conseil de Paris se réunit aujourd'hui afin de débattre et adopter un nouveau plan de lutte contre la pollution de l'air. Christophe Najdovski, Maire-Adjoint de Paris  chargé des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public répond à nos questions.

Question n°1 / Vous présentez aujourd'hui un plan parisien pour réduire l'exposition aux particules fines issues du diésel. En quoi consiste ce plan ?

L’objectif de ce plan est simple : donner les gages d’un air quotidien plus sain à Paris. Il nous faut aujourd’hui dépasser les seules actions en cas de pics de pollution, qui, par définition, arrivent trop tard : les mesures, qui seront progressives et accompagnées, visent une action sur la pollution de fond et de proximité, en s’attachant à la source de ce problème de santé publique. Pour y parvenir, il nous faut renouveler la mobilité urbaine : la mise en place d’une « zone à basse émission » (comme il en existe déjà 200 en Europe) intégrant des restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants apparaît indispensable ; cela doit aller et ira de pair avec le développement des alternatives à la voiture individuelle (transports en commun bien sûr, mais aussi vélo, autopartage, etc.) et un accompagnement vers une logistique urbaine favorisant l’usage des véhicules les plus propres. Autant de mesures qui, d’ici 2020, nous permettrons de respirer mieux.

Question n°2 // Quelles sont les motivations ayant conduit à concevoir ce plan ?

Je pars du principe, et je ne suis pas le seul, que les particules fines étant classées « cancérogène certain » par l’OMS, il faut faire quelque chose, il faut agir, il faut bouger les lignes de la mobilité urbaine pour garantir un air sain : nous ne pouvons plus nous dérober, c’est un enjeu de santé publique. Car nous savons : 30 à 40 000 décès prématurés par an en France dont 1400 à Paris, une perte d’espérance de vie de 6 mois pour ses habitants, … Chaque jour, plusieurs millions de Franciliens et de Parisiens sont exposés à un air chargé de pollution. A Paris comme en Ile-de-France, les sources de pollution atmosphérique proviennent essentiellement du trafic routier, puisqu’il est à l’origine des 2/3 des émissions de dioxyde d’azote et de 55% des émissions de particules.  Si on ne change rien à nos modes de déplacements, si on n’accompagne pas un changement devenu plus qu’indispensable, il n’y a pas de raison que cela évolue positivement.

Question n°3 /// Existe-t-il un accompagnement social des mesures, qui pourraient apparaître "coercitives" ?

Bien entendu, et c’est même primordial. La qualité de l’air nous concerne toutes et tous, parce que nous le respirons mais aussi parce que, par nos pratiques, nous l’impactons. Ce sont les solutions collectives, et uniquement celles-ci, qui nous permettront de mieux respirer. Ce plan a donc un volet important visant à accompagner le changement, y compris avec des aides financières, pour les professionnels, pour les copropriétés, pour les plus modestes, pour les jeunes. Pour que ce plan aboutisse et porte ses fruits, il nous faut embarquer tout le monde : les professionnels, les collectivités métropolitaines, les acteurs associatifs bien sûr, les particuliers, … Nous venons bousculer les choses, les modes de vies, c’est vrai mais ce ne sera pas brutal mais progressif, c’est indispensable.