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Campagne
23 :
BOUTEILLES ET
FILMS PLASTIQUES :
STOP LE PLASTOK !!!
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Partenaires de la campagne : |
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Pourquoi
cette campagne ?
Le recours au tout plastique nous rend dépendants
d’une matière première non
renouvelable, le pétrole. Alors qu’à peine
17% des plastiques utilisés sont recyclés,
ces derniers produisent des pollutions multiples
aussi bien en amont de leur fabrication qu’en
aval de leur utilisation; pourtant des alternatives
existent.
Les
producteurs ont recours de plus en plus fréquemment à des emballages plastiques
ou des produits plastiques jetables. Bouteilles
d’eau, sacs de caisse, rasoirs jetables
ou encore films emballant les journaux incarnent
une société du gaspillage qui fait
fi des conséquences environnementales,
visuelles et sanitaires du plastique. D’une
composition chimique souvent complexe, ces multiples
plastiques ont des impacts importants lors de
leur production (extraction pétrolière,
transport, utilisation de substances chimiques
parfois toxiques dans les process de production). À l’issue
d’une utilisation éphémère,
ces plastiques se répandent dans nos organismes
et dans l’environnement via les décharges
sauvages et mal contrôlées ou l’incinération.
Laissé sur les plages et dans les sous-bois
ou transporté par les vents, le plastique étouffe
l’avifaune et la faune marine qui le confondent
avec de la nourriture.
En
tant que consommateurs, nous avons le devoir
de contraindre les producteurs à ne plus
recourir systématiquement à cette
matière gaspillée inutilement.
En tant que citoyens, nous avons le pouvoir de
réclamer une maîtrise et un contrôle
de la mise sur le marché du tout plastique
et du plastique jetable et leur remplacement
par des produits en matériaux réutilisables
et renouvelables !

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Les
objectifs
Si les milliards d’objets et emballages
en plastique diffusés chaque année
en France sont en partie recyclables, ils sont
très peu recyclés. Après
plusieurs années de gestion maladroite
des conséquences du tout plastique, nous
nous devons de revenir à la genèse
de cette pollution afin de privilégier
la réduction à la source. Bouteilles
et films en plastique recouvrant certains journaux,
documents administratifs et publicités
sont le symptôme par trop visible d’une
société privilégiant le
gaspillage à la prévention.
Afin
de supprimer le recours abusif à ces
produits d’un usage éphémère,
nous demandons :
Au
Ministre de l’Écologie,
une politique qui :
•
privilégie la réduction à la
source, puis la réutilisation et enfin
le recyclage des produits et emballages plastiques;
•
prévoie la réalisation d’analyses
comparatives des cycles de vie entre différents
matériaux pour une même utilisation;
•
réévalue puis re-développe
la consigne sur les bouteilles et favorise les
circuits courts;
•
interdise le recours aux films plastiques non
biodégradables entourant les journaux,
documents administratifs et publicités,
et privilégie l’anneau en papier,
l’étiquetage sur la tranche des
documents ou l’envoi électronique;
• évalue précisément l’impact
de la dissémination des plastiques sur notre
santé et dans notre environnement en faisant
peser la charge du financement sur les producteurs
de plastique;
•
considère juridiquement la présence
des déchets plastiques dans l’environnement
comme une «pollution» au même
titre qu’une pollution chimique et pas
seulement comme une «nuisance».
Au
Ministre du Budget :
•
d’être exemplaire en n’envoyant
plus les feuilles d’impôt,
taxes d’habitation et autres taxes foncières
sous films plastiques non biodégradables;
•
d’inciter la Commission paritaire des publications
et agences de presse à modifier son cahier
des charges de façon à proscrire
les films plastiques entourant les journaux diffusés
par abonnement;
•
de créer une taxe spécifique renchérissant
les produits à forte densité kilométrique
et de surtaxer les produits jetables.
Aux
producteurs de bouteilles :
•
de développer les systèmes de contenants
réutilisables et consignés sans
augmenter les flux de camions, en préférant
les circuits courts;
•
de ne plus mettre en vente des bouteilles plastiques
d’une contenance inférieure au litre
et demi.

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De
Toutankamon à Toutenplastik
Agir pour ne pas subir, tel pourrait être
le leitmotiv dictant toutes décisions
politiques, toutes stratégies industrielles
dès lors qu’il s’agit de réduire
notre addiction au pétrole. Le pétrole
est une ressource rare et non renouvelable, il
est donc essentiel de l’utiliser à bon
escient.
Les
bouteilles plastiques sont à ce titre
un contre-exemple édifiant. La consommation
d’eau embouteillée a été multipliée
par deux en vingt ans : chaque année,
5 à 7 milliards de bouteilles en plastique
sont vendues en France. À peine 50% de
ces récipients sont recyclés, créant
de fait un gigantesque gaspillage de matière
première. L’industrie de la plasturgie
se justifie maladroitement en annonçant
une diminution du poids unitaire de la bouteille
plastique passant de 38,8 g à 35,7 g entre
1997 et 2003. Cette communication biaisée
cache mal l’augmentation continue de la
diffusion du nombre de bouteilles qui induit
une augmentation du tonnage global de plastique,
passant de 150000 tonnes à 194000 tonnes
sur la même période pour la seule
eau plate. Réduire le poids unitaire est
donc un pisaller bien dérisoire qui s’inscrit
dans une stratégie du « moins pire ».
Seule une diminution drastique de la consommation
d’eau en bouteille aura un impact réel.
Le
trio se partageant le marché de l’eau
en bouteille en France – à savoir
Danone (Arvie, Evian, Taillefine, Volvic, Badoit,
Salvetat), Nestlé (Acqua Panna, Opalia,
Hépar, Sainte-Alix, Plancoët, Saint-Lambert,
Carola, Quézac, Abatilles, Valvert, Aquarel,
Vittel, Perrier, Contrex, San Pellegrino…)
et Neptune (Cristaline, Thonon, Courmayeur,Vichy
Saint-Yorre,Vichy Célestins,Vernière…) – doit
cesser la logique du court terme en s’orientant,
comme cela existe déjà en Allemagne,
Suède, Danemark, Finlande, Hongrie ou
encore Pays-Bas, vers la vente de bouteilles
consignées et réutilisables. Parce
qu’une bouteille d’eau d’un
litre et demi utilise proportionnellement moins
de plastique qu’une bouteille de moindre
contenance, Danone, Nestlé et Neptune
se doivent également de retirer de la
vente les bouteilles de petite contenance qui
se multiplient depuis 5 ans.

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Le
développement durable... de la pollution !
Le plastique est une matière stable qui
se décompose très lentement (450
ans environ). Bouteilles d’eau, sacs de
caisse, films plastiques… feront partie
du paysage mondial pendant des centaines d’années
-un legs aux générations futures ô combien
symptomatique- si rien n’est fait.
La
prolifération des déchets plastiques
tue ou blesse de nombreux oiseaux, tortues et
mammifères : la moitié des tortues
marines échouées sur les côtes
françaises meurent après ingestion
de matières plastiques confondues avec
de la nourriture.
Nombreux
sont les nids qui aujourd’hui
sont confectionnés avec des bouts de plastique,
supports de bactéries et parfois coupants,
qui mettent en danger la santé des oiseaux.
Le plastique a également la particularité insidieuse
de se décomposer en morceaux trop petits
pour être récupérés
lors de nettoyages et souvent invisibles à l’œil
nu. Les micro-particules plastiques, se mélangeant
facilement au sable et à la terre, altèrent
les milieux à notre insu et risquent d’entrer
dans la chaîne alimentaire animale et humaine
par ce biais-là.
En
outre, les caractéristiques du plastique
(forme, solidité, couleur, etc.) sont
dues à des additifs qui peuvent être
toxiques (phtalate ou biphénol-A) induisant
des troubles chroniques et endommageant l’environnement.
Lorsqu’il est incinéré, le
plastique génère le rejet de substances
diffuses toxiques, facilement assimilables et
accumulables dans le corps humain, pouvant provoquer
le cancer, des malformations à la naissance
et détraquer notre système hormonal
et immunitaire.
En
l’état actuel des connaissances,
le tout plastique a donc des impacts dommageables à la
fois sur l’environnement, les paysages
et la santé. Pour affiner notre connaissance
sur la multiplicité et la nocivité des
impacts sanitaires et environnementaux de la
dissémination des plastiques, une évaluation
exhaustive doit avoir lieu, à la charge
financière des producteurs mais coordonnée
par les autorités publiques compétentes
afin d’assurer neutralité, pluralisme
et transparence des expertises.
La
présence des matières plastiques
dans l’environnement en général
et dans le milieu marin en particulier, doit
enfin être considérée comme
une réelle pollution au même titre
qu’une pollution chimique et pas seulement
comme une nuisance; ceci témoignerait
de la reconnaissance de la gravité des
dommages liés au plastique.

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L'emballement
médiatique !
Les films plastiques emballant la plupart des
journaux envoyés aux abonné-es,
les publicités et autres formulaires administratifs
dépassent les deux milliards d’unités
chaque année et sont imposés aux
destinataires sans que ces derniers puissent
s’y soustraire.
Diffus,
ces « blisters » ne sont
que peu ou pas recyclés faute de filières
de recyclage opérantes. Parce que l’État
doit être exemplaire et ne plus se satisfaire
d’enjoindre le citoyen à mieux agir
sans se réformer préalablement,
le ministère du Budget doit s’astreindre à ne
plus avoir recours aux films plastiques non biodégradables
pour les envois destinés aux millions
de contribuables (plus de 30 millions de foyers
fiscaux sollicités plusieurs fois par
an).
Pour
sa part, la presse écrite a massivement
investi dans des machines à emballage
plastique, justifiant ce choix par la simplicité de
l’inscription des données postales
et la faiblesse des coûts. Sans plus attendre,
nous demandons à la Commission paritaire
de proposer à la presse écrite
d’adopter des emballages écologiques
en les substituant à ces films. Un emballage
biodégradable, un anneau en papier autour
du journal plié, une étiquette
sur la tranche de la revue ou le support virtuel
Internet semblent préférables :
immatériels, recyclables et facilement
recyclés, compostables et facilement compostés,
ils peuvent éviter les nuisances environnementales
et sanitaires reprochées au plastique.
Des
analyses comparatives des cycles de vie des matériaux (plastique biodégradable
et non biodégradable, papier…) devraient être
plus systématiques afin que les alternatives
les plus pertinentes au tout plastique soient
rapidement trouvées et mises en œuvre.
Le ministère de l’Écologie
doit être plus directif en la matière.

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Réduire
à la source... les bouteilles d'eau !
La consommation d’eau embouteillée
est aujourd'hui de 130 litres par an et par habitant
en moyenne. Le coût pour une famille de
4 personnes revient à 200 euros environ
par an. Réhabiliter prioritairement l’eau
du robinet reviendrait à consommer une
eau moins chère (l’eau embouteillée
est jusqu’à 600 fois plus chère
que l’eau du robinet) et une eau moins
génératrice de gaz à effet
de serre (le trajet d’une bouteille d’eau – depuis
la zone d’extraction du pétrole,
jusqu’aux lieux de vente et de consommation – est
très supérieur à celui de
l’eau du robinet qui provient des nappes
et rivières locales).
Aujourd’hui, mises à part les « eaux
minérales » pour lesquelles les
normes de potabilité ne s’imposent
pas, l’eau du robinet relève exactement
de la même réglementation que les « eaux
de source » embouteillées. L'eau
du robinet a une composition minéralogique équilibrée
et est l’aliment le plus contrôlé.
Certaines villes comme Paris et Mulhouse ont
même fait la promotion de leur eau du robinet
qui, au niveau de sa qualité, est comparable à celle
des eaux embouteillées mais pour une contribution à l’effet
de serre environ mille fois inférieure
!
Externalisant
les coûts environnementaux
que les générations actuelles supportent
et que les générations futures
devront payer au prix fort, les bouteilles jetables
n’ont pas atteint un coût dissuasif
pour le consommateur. Afin de remédier à cette
fiscalité antiécologique et ce
gâchis institutionnalisé, le Ministre
du Budget doit instaurer une surtaxe des produits à durée
de vie courte. En sus de cette modulation tarifaire,
une taxe spécifique doit frapper les objets à forte
densité kilométrique (entre l’extraction
de matière première, l’usine
de fabrication des bouteilles et leur lieu de
vente, peuvent s’effectuer plusieurs milliers
de kilomètres…)
Dans
les zones où l’eau du robinet
n’a plus la qualité requise, nous
exigeons une action forte des pouvoirs publics
visant à diminuer drastiquement le recours
aux pesticides et nitrates, principaux contributeurs à la
pollution des nappes phréatiques. Dans
le laps de temps nécessaire à la
potabilisation de l’eau et pour les personnes
ayant des besoins spécifiques en minéraux
(nourrissons ou personnes atteintes d’insuffisances
rénales…), un contenant réutilisable
doit être disponible. Si la consigne a
globalement été stoppée
en France il y a 30 ans, elle existe toujours
dans certaines régions (Nord, Alsace,
Corse) et pour certaines catégories professionnelles
(cafés, restaurants…). Le ministère
de l’Ecologie doit réévaluer
puis relancer les systèmes de consigne
sur l’ensemble du territoire et pour l’ensemble
des bouteilles en privilégiant les circuits
courts.
Sur
circuits longs, la consommation de bouteilles
recyclables et effectivement recyclées
ne peut être exclue. Rappelons qu’aujourd’hui,
seule une bouteille en plastique sur deux est
effectivement recyclée (les bouteilles
peuvent être mal triées ou souillées,
entre autre lors de consommation nomade) !

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Agir pour l'Environnement -
2, Rue du Nord - 75018 Paris - Tél. 0140310237
- [email protected] -
2008 |
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