Energies renouvelables : Besson hors la loi ?

Communiqués de presse

En préconisant de porter à 75% la part du nucléaire dans la production française d’électricité d’ici à 2050, le ministre de l’industrie Eric Besson réclame implicitement une hausse du nucléaire en France ainsi que la construction d’une cinquantaine de réacteurs venant en remplacement des vieux réacteurs.

En 2010, le nucléaire représentait 74,1%. Non contant d’être à la tête de l’un des derniers pays pro-nucléaire de la planète, le ministre affirme avec un aplomb stupéfiant qu’en 2050, la France n’aura pas changé d’un iota sa politique énergétique… Errare humanum est, perseverare diabolicum !

Étonnement, Besson (qui avant d’être un VRP de l’industrie nucléaire est, rappelons-le «  ministre de la République française ») semble s’affranchir du Plan d'action national en faveur des énergies renouvelables que la France a transmis à Bruxelles le 25 août 2010. Ce plan vaut engagement européen mais une fois encore, pour les beaux yeux du lobby nucléaire, la France estime sans doute ne pas avoir à respecter sa parole, écorant encore un peu plus l’image de l’hexagone à l’étranger. Or, ce plan d’action stipule que la France portera, d’ici à 2020, la part des énergies renouvelables dédiées à la production d’électricité à 27%. Bien que le lobby nucléaire est quelques difficultés avec les probabilité en particulier et l’arithmétique en général, devrons-nous rappeler à Eric Besson que 75%+27% = 102%.

Après avoir multiplié les amendements éolicides et baisser significativement et brutalement les tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque, nous ne pouvons que constater les effets de cette politique pro-nucléaire.

Entre 2008 et 2009, seulement deux pays sur les 27 que compte l’Union Européenne ont vu la part des énergies renouvelables dans la consommation d’électricité régressée. Ces deux pays ont tous deux décidés de construire un réacteur EPR. Il s’agit de la France et de la Finlande. Selon le Comité de Liaison Énergies Renouvelables, entre 1997 et 2010, la France est passé d’une part de 15% d’électricité d’origine renouvelable à 14,7% alors que notre pays devait atteindre 21%.

Selon Agir pour l’Environnement, le résultat d’une politique ouvertement pro-nucléaire est limpide comme de l’eau lourde : plus de nucléaire, c’est moins d’EnR !

Face à ce manque persistant de clairvoyance, il est grand temps de changer de politique. Il est grand temps de changer les politiques.