Paris, le 10 décembre 2008 : le ministère
en charge de l'écologie tient en ce moment une réunion
de crise suite à l'aveu par Eco-emballages d'un
risque de perte lié au placement de 60 millions
d'euros dans des paradis fiscaux. Agir pour l'environnement,
le CNIID et les Amis de la Terre jugent inacceptable que
cet éco-organisme privé tente de s'enrichir
en mettant en jeu des fonds destinés à remplir
une mission d'intérêt général
et demandent une sanction sévère de la part
du ministère.
Alors qu'une inspection du système Eco-emballages
vient d'être annoncée par les ministères
en charge de l'intérieur, de l'écologie et
de l'industrie, Eco-emballages a « informé » le
ministre de l'écologie d'un risque de perte lié à des « placements
non sécurisés d'une partie de la trésorerie
dans des paradis fiscaux ». L'argent payé par
les consommateurs et récolté par Eco-emballages
serait ainsi joué dans les paradis fiscaux. Cet évènement
arrive deux mois après la révélation
par le rapport KPMG que l'éco-organisme avait provisionné plus
de 160 millions d'euros donc non reversés aux collectivités.
Les associations Agir pour l'environnement, le CNIID et
les Amis de la Terre dénoncent une fois de plus
l'attitude d'un éco-organisme privé qui démontre
l'impuissance des pouvoirs publics à le contrôler
et demandent une instance de régulation publique
disposant de pouvoirs de contrôle et de sanction
des éco-organismes. Cette instance de régulation était
prévue dans le projet de loi Grenelle 1 mais a été supprimée
lors du vote en première lecture au Parlement. Au
delà de cette instance, c'est la question de la
gouvernance et de la transparence des éco-organismes
qui est posée à nouveau ; le ministre en
charge de l'écologie se doit de prendre les mesures
de fond nécessaires.