Les constructeurs allemands satisfaits de l’accord
franco-allemand pour la directive relative aux émissions
de CO2 des véhicules neufs (1) et les ONG dépitées:
cela semble être un mauvais signe pour l’environnement.
Explications.
L’objectif premier de l’Union européenne était
de descendre à 120 grammes de CO2 par kilomètre
(gCO2/km) à l’horizon 2012. Les constructeurs
automobiles ne voulant pas supporter seuls l’effort,
la Commission a décidé de le séparer
en deux: les moteurs neufs ne devront pas émettre
plus de 130 gCO2/km, le recours aux agrocarburants et les
améliorations sur les pneumatiques et la climatisation
permettant d’économiser les 10 gCO2/km supplémentaires.
Or, l’accord trouvé entre Angela Merkel et
Nicolas Sarkozy prévoit d’introduire une souplesse
dans le dispositif en permettant «aux constructeurs
de recevoir un crédit, sous une certaine limite
(de 6 à 8 g), pour l’utilisation» d'«éco-innovations, à condition
que la directive définisse un cadre européen
précis et harmonisé pour valider les technologies
et homologuer leur contribution à la réduction
des émissions», selon un communiqué de
l’Elysée. Ce qui pourrait revenir à compter
deux fois une même innovation.
Par ailleurs, la chancelière allemande a insisté,
selon l’AFP, pour que l’objectif de 130 gCO2/km
ne s'applique en 2012 qu'aux nouveaux modèles de
voitures, et seulement par la suite, de manière
progressive, au parc automobile existant. Les ONG estiment également
que les pénalités envisagées sont
trop faibles pour obliger l’industrie automobile à respecter
l’objectif. Au final, selon Franziska Achterberg
de Greenpeace Europe, «l’objectif n’est
plus de 120 gC02/km d’ici 2012, mais 138 gCO2/km à une
date non spécifiée».
La Fédération européenne pour le
transport et l’environnement (T&E) a appelé les
25 autres Etats membres à opposer un véto à cet
accord.
A l’échelle nationale, Agir pour l’environnement
a parlé d’un accord «climaticide qui
signe une nouvelle fois la mort du Grenelle».
