* Les assertions entre crochets n’ont pas fait l’objet
d’un consensus et sont donc susceptibles de connaître
des modifications à la suite d’une décision
unilatérale des organisateurs du Grenelle.
Monsieur le Ministre [durable] de l’écologie,
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, 20.000
participants [selon les organisateurs] ont participé à la
campagne orchestrée par Agir pour l’Environnement
et intitulée « Environnement : GREENelle ou
Grrr…enelle ? ». Nous espérons que vous écouterez
[et entendrez] les demandes associatives.
A quelques heures de la phase ultime de cette [négociation],
nous nous inquiétons du flou persistant entourant
ce débat [sans exclusive, ni a priori]. Après
avoir dit que les 24 et 25 octobre étaient les dates
retenues pour arrêter les 15 à 20 mesure[tte]s,
le Président de la République prendra finalement
[un mois de plus] pour revisiter les [conclusions] des parties
prenantes [ et les interpréter à l’aune
des récriminations de certains lobbies].
Votre challenge n’est pas d’avoir mené à son
terme la 1ère phase du Grenelle mais de réussir
le passage de relais entre les acteurs de la société civile
et les parlementaires qui auront la lourde tâche de
transposer dans le droit français les conclusions
du Grenelle. Or, il est de notoriété publique
que les députés et sénateurs demeurent
pour le moins circonspects à l’égard
de ce grand débat. Le Grenelle de l’environnement
fut une expérience inédite grâce à l’apport
de la biodiversité associative. Si le Président
de la République ainsi que les parlementaires réussissaient à amoindrir
les premières conclusions du Grenelle, gageons que
ce Grenelle n’aurait été qu’un
débat hors sol sans liens directs avec la décision
publique. Il est à craindre de voir le Grenelle s’échouer
sur les clientélismes locaux, très présents
chez les députés [de tout bord]. Parce que
l’Assemblée nationale n’est pas un musée,
il est temps d’y dépoussiérer les quartettes
de conservateurs qui préemptent les questions écologiques
depuis des lustres.
Le Grenelle de l’environnement est un exercice périlleux
car il décentre le cœur de notre démocratie
vers des acteurs associatifs qui n’ont pas la prétention
d’incarner une quelconque légitimité élective.
Il nous faut pourtant reconnaître que les associations
ont bien souvent une plus haute idée de ce que peut être
l’intérêt général. Pourtant,
le jeu politique a ses us et coutumes que les ONG ne maîtrisent
qu’imparfaitement. Vous avez donc le devoir de ne pas
décevoir en tenant tête aux adeptes du statu
quo. A défaut, le Grenelle de l’environnement
se résumerait à un théâtre des
marionnettes où la gesticulation médiatique
et les incantations politiques ne cacheraient pas longtemps
une inaction lourde de conséquences.
En vous remettant mardi 23 octobre 2007, ces 20.000 signatures
de la campagne « Environnement : GREENelle ou Grrr…enelle
? », une seule question vous est posée : « Le
Grenelle débouchera-t-il sur des mesures contraignantes
et de nouvelles taxes incitatives et dissuasives ou demeurerons-nous
dans le registre des mesures cosmétiques et superficielles
qui n’ont pour autre objet que de flatter celles et
ceux qui les adoptent ? »
Nous souhaitons ardemment que le Grenelle de l’environnement
n’accouche pas d’une souris [verte]. A ce effet,
nous vous demandons d’adopter, indépendamment
de mesures incitatives et fiscales, les 4 moratoires réclamés
par les ONG sur l’EPR, les OGM, les incinérateurs,
les autoroutes ainsi que l’adoption d’un plan
de réduction de l’usage des pesticides et une
réglementation encadrant le développement de
la téléphonie mobile.
Vous remerciant par avance de l’attention que vous
avez bien voulu porter à ces quelques lignes, nous
vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre,
l’expression de nos salutations [écologiques].
Contact presse : Stéphen KERCKHOVE – Agir pour
l’Environnement
Tél. 01.40.31.02.99 / 06.06.88.52.66
