Antennes relais et portables : Un débat qui n’en
n’est pas un... pour
signer une réglementation qui n’en n’est
pas une… incluant des objectifs qui n’en sont
pas !
par Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement
et Janine Le Calvez, présidente de Priartém
Faisant suite à la condamnation en première
instance de Bouygues Telecom à démonter une
antenne relais au nom du principe de précaution,
vous avez souhaité mener un débat neutre
et objectif afin de trouver des solutions acceptables et
acceptées, à même de réduire
l’exposition chronique des riverains d’antennes
et utilisateurs de portables.
En date du 17 octobre 2008, alors même que les associations
dénonçaient leur éviction du débat
initié par vos soins, vous avez pris deux engagements,
consignés par écrit de votre main :
- Vous
vous êtes engagé tout d’abord à recevoir
Priartém et Agir pour l’Environnement, associations
militant en faveur d’une réglementation contraignante
encadrant le développement de la téléphonie
mobile « dans les 15 jours ». Le délai
de 15 jours est depuis longtemps expiré et nous
n’avons toujours aucune proposition de rencontres,
et ce malgré nos multiples relances ;
- Vous vous êtes engagé ensuite à nous « associer à une
prochaine réunion « plénière » en
présence de toutes les parties concernées ».
Dès le 17 octobre, vous annonciez par voie de communiqué que
cette rencontre aurait lieu le 21 novembre. Or, à ce
jour, les associations ne sont toujours pas conviées à y
participer.
Cet engagement écrit est, à ce jour, resté lettre
morte et nous nous étonnons que votre parole n’ait
pas été suivie d’effets, et ce malgré nos
multiples relances.
Le non-respect d’engagements pris augure bien mal
de votre volonté d’initier un processus de
dialogue transparent et d’aboutir à un texte
qui puisse satisfaire l’ensemble des parties. Une
fois de plus, seule la parole des industriels sera entendue
et donc prise en compte. Ceci est d’autant plus préoccupant
que l’approche des fêtes de fin d’année
est une période pendant laquelle les opérateurs
vont faire feu de tout bois pour promouvoir les derniers
forfaits à la mode destinés à des
publics de plus en plus jeunes, alors même qu’existe
aujourd’hui un consensus pour reconnaître la
sensibilité particulière des enfants. L’absence
de réglementations contraignante, l’exclusion
des associations du débat sont autant de signes
négatifs à même de satisfaire les opérateurs.
En application du principe de précaution et afin
de réduire significativement l’exposition
du grand public aux ondes émises par les antennes
relais, nous vous demandons de fixer le seuil maximal d’exposition
chronique du public à O,6 V/m (contre 41, 58 et
61 V/m, actuellement).
Or, les premières ébauches de guide qui
circulent actuellement laissent à penser qu’aucune
nouvelle limite du seuil d’exposition n’est
prévue et que la vente des portables serait interdite
aux enfants de moins de… 3 ans ! Tout ceci dénote
une volonté manifeste d’agir sans agir, en
optant pour une action politique virtuelle sans conséquence
pour le chiffre d’affaire des opérateurs.
Un
débat neutre et objectif –sans associer
les associations - débouchant sur un guide de bonnes
pratiques sans réelles contraintes réglementaires,
incluant des objectifs qui n’en sont pas… relève
de la prestidigitation politicienne qui ne fait pas honneur à votre
statut de responsable politique.
Par cette lettre ouverte, nous tenons à réaffirmer
notre volonté de participer pleinement à l’édification
d’une réglementation contraignante qui limitera
les effets sanitaires potentiels des antennes relais et
téléphone mobile. Nous nous tenons à votre
entière disposition pour participer à ce
dialogue qui nous espérons le plus large possible.
