Paris, le 15 novembre.
Notre production de déchets
augmente en quantité,
mais également en toxicité, exposant ainsi
les citoyens à des substances
chimiques dangereuses.
Depuis l'industrialisation et la naissance de la chimie,
la nature de nos
déchets a considérablement changé, la
plupart des biens et matériaux que
nous utilisons aujourd'hui contiennent un cocktail de substances
chimiques
(1) que l'on retrouve inévitablement au stade du déchet,
rendant son
traitement très problématique.
Les filières de valorisation, épandage (boues
de stations d'épuration),
recyclage, méthanisation, sont plombées par
la complexité et le contenu
toxique des déchets. Permettre le fonctionnement adéquat
des filières de
valorisation impose, comme le reconnaît la loi de 1992,
de réduire le
caractère toxique des déchets à la source.
Le projet européen de réglementation sur les
substances chimiques REACH, qui
sera voté demain en première lecture au Parlement
européen, est l'occasion
de réduire la toxicité des déchets via
l'interdiction des substances
chimiques les plus dangereuses qui les composent et leur
substitution par
des alternatives plus saines lorsque celles-ci sont disponibles.
REACH doit pallier l'inquiétante ignorance portant
sur l'immense majorité (à hauteur de 90%) des 100.000 substances chimiques commercialisées
dans
l'Union européenne. 30.000 de ces substances pourraient être
analysées, ce
qui permettrait de connaître les propriétés
et les risques éventuels que
présentent ces substances aujourd'hui produites dans
des quantités
supérieures à une tonne par an. L'objectif étant
de substituer aux
substances les plus dangereuses les alternatives disponibles.
De surcroît,
la charge de la preuve devrait être inversée.
Ainsi, il n'appartiendra plus à
la victime de prouver le lien entre sa pathologie et la substance
incriminée, mais à l'industrie d'apporter la
preuve de l'innocuité de son
produit.
Cependant, un intense lobbying de l'industrie chimique a
fait réintroduire
l'approche " maîtrise des risques " plutôt
que celle de " substitution
bligatoire " dans la procédure d'autorisation
et limite la portée de REACH. "
Il est pourtant capital de mettre le principe de substitution
au centre de
la réglementation chimique, seul moyen de parvenir à un
régime de prévention
réellement soucieux de la protection de la santé humaine
et de
l'environnement" déclare Florence Couraud, directrice
du CNIID.
Le CNIID, Agir pour l'Environnement, Greenpeace, le WWF
et de nombreuses ONG
seront présentes devant le parlement européen
le 16 novembre afin de
défendre les intérêts des citoyens face à la
pression de l'industrie
chimique et de tenter de sauver la réforme REACH.
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