Paris, le 1er mars 2007 : Le
Réseau Sortir du Nucléaire
organise une manifestation décentralisée le
17 mars prochain pour contester l’EPR, nouveau réacteur électronucléaire.
Agir pour l’Environnement s’associe à cette
manifestation. En effet, la France a autorisé la construction
de cet EPR à Flamanville sur la base d’une évolution
de la consommation française erronée. Afin
de légitimer ce prototype, EDF et RTE ont, durant
le débat public, fourni des données manifestement
trompeuses. Sans préjuger de la bonne foi de ces entreprises
publiques, force est de constater que la légitimité énergétique
de l’EPR se révèle sujette à caution.
Selon les scénarios envisagés par RTE, la
consommation française passerait de 468,5 TWh en 2004 à 513
TWh en 2010, soit une augmentation de 2 à 3% l’an.
Au regard de ces prévisions, Agir pour l’Environnement
a tout naturellement été recherché le
bilan énergétique 2006 qui laisse apparaître
une consommation intérieure en baisse de 1%. Janvier
2007 a connu une baisse beaucoup plus marquée de 8,4%
par rapport au même mois de l’année précédente.
Cette consommation intérieure intègre les
pertes en ligne dues à une centralisation extrême
des moyens de production représentant 32 TWh (soit
5,82% ou 5 centrales) auquel il faut ajouter une quinzaine
de TWh utilisée pour l’enrichissement du combustible
nucléaire. En sus de cette consommation intérieure,
la France exporte 63,3 TWh (soit 11,53%) de la production
représentant l’équivalant de 10 centrales
nucléaires !
Manifestement, les scénarios avancés par EDF
et RTE se révèlent faux. Pire, la France s’est
engagée à augmenter sensiblement sa production
d’électricité issue d’énergies
renouvelables passant de 12,1% à 21% d’ici à 2010,
soit une augmentation de plus de 48 TWh en seulement trois
ans permettant de fait de suivre une hypothétique
augmentation de la consommation.
Alors que la France baisse sa consommation électrique
intérieure de 1% sans avoir même impulsée
de politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie,
alors que la France devrait, pour respecter ses engagements
européens, ajouter 48 TWh d’énergie renouvelable
représentant 10% de sa consommation électrique,
l’Etat français décide de construire
un nouveau réacteur électronucléaire
inutile énergétiquement !
Bien que la France ait une capacité de production
de 116 GW lui permettant de répondre largement aux
quelques pics de consommation fleuretant les 86 GW quelques
minutes par an, le Gouvernement décide de construire
un EPR, qui ne permettra pas de répondre à ces
demandes de pointe.
Le nucléaire, peu flexible, ne peut en effet répondre
aux augmentations brutales de consommation. Or, si demande
supplémentaire il y a dans les années à venir,
ce sera un besoin d’électricité en période
de pointe que l’électricité atomique
ne pourra suivre. La France s’achemine donc vers plus
de nucléaire en base ET plus d’effet de serre
en période de pointe !
Alors qu’RTE annonce, pour la seule année 2006,
un bénéfice net en hausse de 40% s’établissant à 431
millions d’euros, Agir pour l’Environnement demande
que ce bénéfice soit affecté au modeste
budget de l’ADEME qui peine à dépasser
les 309 millions d’euros. En 2006, le budget annuel
global de l’ADEME représente moins de 71% des
bénéfices de RTE !!!
Face à l’inutilité énergétique
de l’EPR étayée par la publication des
chiffres récents de la consommation électrique
française, Agir pour l’Environnement réclame
l’arrêt immédiat des travaux de cette
nouvelle centrale nucléaire. L’avenir énergétique
de la France mérite mieux qu’un débat
idéologique manipulé par le lobby nucléaire.
Contact presse :
Stéphen Kerckhove – Agir pour l'Environnement – Tél.
0140310299 / 0673413062
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