Chute du nombre d’agriculteurs : il faut changer d’urgence de politique agricole !

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Le ministère de l’agriculture révèle que 26 % des exploitations agricoles françaises ont disparu en 10 ans passant de 663 000 à 490 000, absorbées par des exploitations plus grosses qu’elles. La superficie moyenne des exploitations s'est accrue de 13 hectares.

Tribune libre rédigée par Jacques CAPLAT, coordinateur des campagnes d'Agir pour l'Environnement et auteur du guide pratique "Cultivons les alternatives aux pesticides"

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Cet emballement de l’agrandissement est dramatique pour l’environnement et pour les territoires : agriculture de plus en plus industrielle et chimique, élevages surdimensionnés et particulièrement sensibles aux maladies, perte d’emplois ruraux, paysages uniformisés… Il est la conséquence de plusieurs facteurs :

· une politique foncière aberrante : les terres des agriculteurs à la retraite partent à l’agrandissement plutôt qu’à l’installation de jeunes,
· une politique fiscale inique : la sur-mécanisation coûte moins cher que l’emploi de salariés, ce qui fragilise les petites fermes à forte valeur ajoutée,
· une spéculation sur les cours qui ne permet plus aux petites fermes de faire face (ne pouvant pas s’aligner sur les investissements imposés pour réaliser des économies d’échelle).

Cette tendance, sciemment encouragée par le syndicalisme agricole majoritaire et par le gouvernement actuel, conduit à une agriculture spéculative et coupée des territoires. Pourtant d’autres solutions sont possibles. Il existe des agricultures à forte valeur ajoutée, protégeant l’environnement et maintenant de nombreux emplois agricoles : l’agriculture biologique, l’élevage à l’herbe, l’agriculture paysanne…

Il est urgent de changer de politique agricole, tant nationale qu’européenne !