COP21 et travaux inutiles : Un sommet d’incohérences !

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Point de vue de Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement

A mesure que s’approche la conférence climatique de Paris (COP21), les travaux inutiles apparaissent pour ce qu’ils ont toujours été : des lubies d’élus sans imagination aux conséquences climatiques difficilement contestables.

Pourtant, avec la bonne conscience de celles et ceux qui sont passés maître dans l’art de la duplicité, les décideurs politiques nationaux et locaux multiplient les décisions climaticides tout en affirmant leur volonté d’aboutir à un accord climatique universel et juridiquement contraignant.

L’écologie fut de tout temps une dialectique unissant le court et long terme, le global et le local. En procédant de manière totalement incohérente, les décideurs laissent ainsi supposer qu’un aéroport, un plan de relance autoroutier, des incinérateurs, un centre d’enfouissement de déchets nucléaires, des permis de recherche d’hydrocarbure non conventionnel, des centres commerciaux ou une ferme-usine n’auraient aucune incidence sur nos émissions de gaz à effet de serre.

Les travaux inutiles, mauvaise conscience climatique du gouvernement !

De cette apparente schizophrénie nait une écologie hors-sol où le discours enflammé de pompiers pyromanes cache de plus en plus mal la faiblesse de l’action. Des sommes abyssales sont actuellement mobilisées dans la perpétuation d’un modèle économique finissant. Des projets grandiloquents (EPR, Lignes LGV…) absorbent des milliards d’euros pourtant nécessaires à la transition énergétique et climatique.

La COP21, avant d’être un sommet onusien est un sommet… d’incohérences ! Réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre afin de limiter la hausse des températures en deçà de 2° nous oblige à remettre en cause les logiques productivistes qui firent le succès des trente glorieuses.

Au regard des conséquences du crash climatique à venir, il est peu de dire que ce grand écart permanent est insupportable. Préparer l’avenir en coulant encore et encore du béton est non seulement irresponsable mais profondément scandaleux.

L’ambition climatique se mesure à l’aune des décisions prises et non aux verbiages de politiciens naphtalines. Demain se prépare aujourd’hui. La COP21 doit donc être un moment de vérité. Nul ne doit plus pouvoir s’affranchir de la contrainte climatique. Nous devons être des dizaines de milliers le 29 novembre prochain à nous faire entendre pour le climat ; des milliers à exiger l’abandon de tous les projets inutiles, coûteux, dangereux et climaticides !