En France, depuis dix ans, une ferme disparaît toutes les heures

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En dix ans, 100 000 fermes ont été rayées de la carte de la France agricole, et leurs terres absorbées par les exploitations voisines de plus en plus industrielles. Les dernières statistiques rendues publiques par le ministère de l’agriculture confirment ainsi les effets d’un système agricole productiviste à bout de souffle dont les premières victimes sont les paysans eux-mêmes, surendettés et en voie de disparition.

La lente dérive du productiviste agricole conduit logiquement à une augmentation de la taille des exploitations, une mécanisation extrême, un endettement croissant et une souffrance paysanne largement passée sous silence.

Face à l’échec évident du productivisme agricole et d’une cogestion qui l’a engendré, justifié et amplifié, il y a lieu de s’engager sur la voie d’une transition agricole et alimentaire pleinement assumée.

A la veille d’une élection présidentielle déterminante pour notre avenir à tous, Agir pour l’Environnement appelle les candidats à prendre la mesure de ce que disent ces dernières statistiques. Souhaitons-nous réellement une agriculture sans paysans constituée de fermes-usines, d’aliments et d'écosystèmes imprégnés de pesticides et d’antibiotiques et de multinationales propriétaires de vastes étendues agricoles bénéficiant des aides européennes ?

Au beau milieu de ces statistiques inquiétantes, quelques données permettent de garder l’espoir. Les conversions en bio sont clairement en phase ascendante et le nombre de jeunes s’inscrivant dans des formations agricoles connait un léger frémissement à la hausse. Les organisations qui accompagnent ces démarches (groupements bio, Civam, Reneta, InPACT, ADEAR, Terre de liens...) doivent urgemment être soutenues et reconnues.