Fermeture de Fessenheim : Chose promise… chose due !

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A en croire les promesses du chef de l'Etat, les deux réacteurs nucléaires de Fessenheim devraient être définitivement arrêtés d'ici à la fin 2016. Mais comme Saint Thomas, nous ne croyons que ce que nous voyons. Or... à J-500 de la date fatidique, nous ne voyons rien venir !

Au cours de la campagne présidentielle, le candidat Hollande s’était engagé à fermer les deux réacteurs nucléaires de Fessenheim ; engagement dont il a précisé la date le 14 septembre 2012, une fois élu président de la République. Fin 2016 est donc la date arrêtée par le chef de l’Etat pour fermer les deux plus vieux réacteurs français, situés sur une faille sismique et en contre-bas du grand canal d’Alsace.

Faut-il s’émouvoir du fait que le verbe semble se suffire à lui-même ; que la parole présidentielle puisse être orpheline de décisions concrètes. Pire, les propos du chef de l’Etat semble quelque peu dissonant avec le contenu de la loi sur la transition énergétique qui conditionne la fermeture de Fessenheim à l’ouverture (bien hypothétique) du réacteur EPR de Flamanville.

La transition énergétique n’est pas un marchandage mais une vision. Elle ne peut se réduire à un piètre « donnant-donnant » où l’on échangerait les dangers d’un vieux réacteur avec les dangers d’un nouveau réacteur.

Fermer les réacteurs de Fessenheim, c’est à la fois commencer à réduire la part du nucléaire à 50% d’ici à 2025 tout en envoyant un signal fort aux acteurs de la transition énergétique. La diversification du bouquet énergétique hexagonal n’est pas un effet de tribune dont l’objet serait de verdir une action politique qui ne l’est pas. La transition énergétique ne débutera réellement qu'avec la fermeture de Fessenheim.

Dans 500 jours exactement, la promesse de François Hollande sera échue. Il est encore temps d’oser inscrire la transition énergétique dans les faits ; lui donner une réalité trop longtemps repoussée.

A défaut de décisions rapides, nous ne pourrons que constater que les promesses de François Hollande n’engagent que celles et ceux qui les écoutent.