Stop à la maltraitance alimentaire ! à l'hôpital comme dans les maisons de retraite.

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Au vu du retard pris dans le domaine de la restauration collective pour le secteur de la santé, Agir pour l'Environnement propose d’interpeller le Ministre de la Santé et des solidarités afin que l’Etat se donne les moyens de respecter l’objectif d’au moins 20% de bio en restauration collective et améliorer en priorité l'alimentation des plus fragiles.

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Pourquoi cette campagne ?

Agir pour l'Environnement s'est mobilisée depuis 2016 pour introduire au moins 20% d'alimentation bio dans la restauration collective. Pour qu'une agriculture respectueuse de l'environnement se développe en France mais aussi pour permettre l'accès du plus grand nombre à une alimentation bio, locale et de saison, de meilleure qualité nutritionnelle.

Or la loi EGAlim de 2018 issue des États généraux de l'alimentation risque de ne pas être appliquée faute de volonté politique et de financement public. Et en premier lieu dans les hôpitaux et maisons de retraite où, selon l'Agence bio, la part du bio stagne autour de 3%.

Nous sommes donc bien loin des objectifs fixés par cette loi imposant à la restauration collective publique au 1er janvier 2022, 20% de produits bio et locaux.

Contexte : Hôpitaux et maisons de retraite : champions de la malbouffe ?

Le virus qui a frappé le monde en 2020 a révélé une fois de plus la fragilité et le manque de moyens du système hospitalier et des maisons de retraite en France.

Face à ce constat accablant et connu de longue date, le gouvernement est contraint de revoir sa copie (Ségur de la santé et loi Grand âge et autonomie en préparation).

Pour autant le volet alimentaire ne doit pas être oublié. De nombreuses études ont démontré que le temps du repas était trop souvent considéré comme secondaire dans ces établissements, favorisant ainsi une alimentation de type industriel sans saveur, pauvre en nutriments et remplie de pesticides. Or nous savons que la qualité et l'équilibre nutritionnel des repas jouent un rôle essentiel pour la santé des patients.

Résumé des enjeux :

  • 1 Français sur 6 séjourne à l’hôpital dans une année et 728 000 personnes âgées résident dans un établissement pour personnes âgées.

  • L’enveloppe consacrée aux denrées alimentaires par jour est de environ 3,70 euros à l’hôpital et 4,20 euros en EHPAD

  • 1,2 milliards de repas au total sont servis chaque année dans la restauration collective du secteur médico-social.

  • À ce jour, à peine 3% des aliments servis dans le secteur médico-social est issu de l’agriculture biologique.

La qualité nutritionnelle des repas participe au maintien en bonne santé du plus grand nombre, et fait partie du processus de guérison des patients.

Le moment du repas est donc primordial pour le bien être des patients et des résidents en EHPAD. Par ailleurs, il ne faut pas négliger l’importance de la convivialité, l’intervalle entre les repas, l’accompagnement par du personnel pour les personnes dépendantes…

Le repas n’est pas seulement un temps d’ingestion de molécules mais un moment de sociabilité et d’échange. Au pays des chefs étoilés, il est urgent de réhabiliter le temps du repas.

Gaspillage alimentaire et dénutrition

Selon une étude de la Haute Autorité de Santé de décembre 2017 portant sur 600 hôpitaux et 120 000 patients, près de la moitié des patients sont déçus de la qualité des repas.

Résultat ? La mauvaise qualité des repas expliquerait que :

  • entre 40 et 50% du contenu des repas part à la poubelle en moyenne dans les hôpitaux

  • près de 40% des résidents d'EHPAD souffrent de dénutrition (selon une étude d'UFC Que Choisir).

L'alimentation est considérée, à tort, comme un investissement non rentable et ces établissements y consacrent le moins d'argent possible au détriment de la qualité.

L'alimentation bio, locale et de saison : un enjeu écologique et de santé publique

Selon l'étude Bionutrinet portant sur l’alimentation biologique, il s'agit d'une alimentation de meilleure qualité nutritionnelle.

L'énorme volume que représente la restauration collective publique représente une opportunité pour développer une agriculture biologique respectueuse de l'environnement moins émettrice de gaz à effet de serre lorsqu'elle fonctionne en circuits courts.

Plusieurs exemples en hôpital et EHPAD montrent que c'est possible et que ça marche y compris du point de vue économique sans surcoût (CHU de Rennes ou Lannemezan, EHPAD du Romarin...).

Nos demandes au ministre de la Santé :

  • Assurer le respect de la loi EGAlim introduisant dans tous les établissements médicaux-sociaux au moins 20% d'alimentation bio et locale.

  • Financer la formation et les adaptations nécessaires pour atteindre cet objectif.

  • Rendre obligatoire l'équilibre nutritionnel des repas dans tous ces établissements et contrôler le respect de cette mesure.

  • Former le personnel en cuisine pour améliorer la qualité nutritionnelle et gustative des repas servis

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