Une pause s’impose… par Stéphen Kerckhove, Directeur général d’Agir pour l’Environnement

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En appelant à adopter une pause en matière de réglementation environnementale pour préserver l'industrie française, le chef de l’État n’est plus seulement un conservateur doublé d’une évidente duplicité. Il délégitime la fonction tout en dévalorisant sa propre parole. 

Le « en même temps », longtemps considéré comme un jeu d’équilibrisme politique, n’est en réalité qu’un vulgaire positionnement politicien permettant de dire tout et d’assumer son contraire. Plaider pour le drapeau européen le mardi et disqualifier la politique européenne le mercredi, faire croire à une action climatique ambitieuse tout en étant multi-condamné par le Conseil d’État, autant d’ambigüité qui verse dans une sorte de schizophrénie politique pleinement assumée.

À l’heure des crises écologiques qui devraient porter au pouvoir des responsables politiques adoptant des mesures cohérentes dans le temps et dans l’espace, le fait d’entendre le chasseur d’Amish reprendre du service a de quoi révolter toutes celles et ceux qui œuvrent quotidiennement pour qu’une planète vivable soit notre horizon commun.

Alors oui, une pause s’impose. Une pause dans la démagogie qui suinte des propos tonitruants du chef de l’État ; une pause s’impose dans cette politique qui poursuit inlassablement les errements des trente glorieuses en puisant dans les vieux pots du productivisme des solutions surannées ; une pause s’impose dans les facilités proposées par des politiciens sans imagination.

S'il est temps de mettre en pause quelque chose, c’est la politique réactionnaire d’Emmanuel Macron.