Bio en restauration collective : Le grand flou est une faute… de goût !!!

Communiqués de presse

Au terme de 5 mois et 35000 heures cumulées de réunions, les Etats généraux de l’alimentation ont accouché d’une souris. Pleinement impliquée dans le processus, Agir pour l’Environnement constate la vacuité d’un projet de loi qui brille par ses flous et ambigüités.

Au terme de 5 mois et 35000 heures cumulées de réunions, les Etats généraux de l’alimentation ont accouché d’une souris. Pleinement impliquée dans le processus, Agir pour l’Environnement constate la vacuité d’un projet de loi qui brille par ses flous et ambigüités.

En matière d’introduction de bio en restauration collective, l’article 11 du projet de loi pour une alimentation saine et durable invite les gestionnaires des restaurants collectifs publics à servir, d’ici au 1er janvier 2022 « une part significative de produits acquis en prenant en compte le coût du cycle de vie du produit, ou issus de l'agriculture biologique, ou bénéficiant d’un des autres signes ou mentions prévus par l’article L. 640-2 du code rural et de la pêche maritime ou satisfaisant de manière équivalente aux exigences définies par ces signes ou mentions. »

Le détail dudit article étant renvoyé à la rédaction d’un décret en Conseil d’Etat, les parlementaires n’auront qu’à croiser les doigts et les associations faire confiance, en présupposant que le flou entretenu par le ministre de l’agriculture n’est en rien machiavélique…

La confiance envers ce ministre de l’agriculture s'est largement érodée par des mois d’action gouvernementale contre le secteur de la bio. Ainsi l'épisode de la suppression d'une part importante des aides publiques à la bio menace son développement futur. La formulation de l’article 11 invite à la plus extrême prudence. Même si la « part significative » était fixée par décret à « 50% » comme certaines versions de l’avant-projet de loi ont pu l’évoquer, Agir pour l’Environnement ne saurait cautionner une formulation qui autorise des gestionnaires de cantines à pouvoir choisir entre des produits acquis en prenant en compte le coût du cycle de vie OU issus de l’agriculture biologique OU signes ou mentions d’origine ou de qualité. Pour Agir pour l’Environnement, le « en même temps » appliqué au domaine législatif atteint ses limites !

Ce grand flou entretenu par le ministre de l’Agriculture est une façon peu habile de simuler une transition alimentaire qui n'a que trop tardé à venir ! Ainsi formulé, l’article 11 du projet de loi pour une alimentation saine et durable entretiendra l’illusion mais sera totalement inefficace.

Pour Agir pour l’Environnement, alors que la France se targue d’être le pays de la gastronomie et des chefs étoilés, ne pas prendre la mesure du scandale alimentaire qui perdure dans les restaurants collectifs est une faute de goût impardonnable. A ce jour, moins de 4% des aliments servis en restauration collective sont issus d’une agriculture biologique.