Deux ans après le lancement de la 5G, l'Anses publie enfin son rapport définitif ?

Communiqués de presse

Près d’un an après avoir rendu publique son expertise collective sur les éventuels effets sanitaires de la 5G, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire et Environnementale (ANSES) s’apprête à restituer aux parties prenantes l’avis et le rapport complétés des commentaires adressés dans le cadre d’une consultation publique tenue au printemps 2021.

Il aura fallu la ténacité des associations pour que cette étape essentielle soit programmée.

Or, il est peu d’affirmer que la présentation officielle faite en avril 2021 fut partielle pour ne pas dire partiale. En titrant son communiqué « 5G : Pas de nouveaux risques pour la santé au vu des données disponibles », l’ANSES a pris la responsabilité de diffuser une communication rassurante à partir de données lacunaires, voire inexistantes.

En effet, pour la bande 26 GHz, l’ANSES affirmait, lors d’une présentation faite aux ONG : « pas de données d’exposition dans cette bande de fréquences ». Concernant la bande cœur de la 5G, à savoir la bande 3,5 GHz, l’ANSES écrit « Très peu de données spécifiques disponibles ». Pour la troisième et dernière bande de fréquences utilisé par la 5G (700 MHz – 2,1 GHz), « Aucune étude spécifique n’a été identifiée pour la fréquence de 700 MHz ». Pour les communicants de l’agence étatique d’évaluation, l’absence d’études semble être synonyme d’absence d’effets.

De ce fait, la restitution prévue par l’ANSES jeudi 17 février 2022 aux parties prenantes est particulièrement attendue.

Plus de deux ans après que le gouvernement ait engagé la procédure d’attribution des fréquences 5G et alors même que 55 697 antennes relais 5G ont été déployées sur le territoire hexagonal, l’ANSES semble être en peine d’exclure de potentiels effets sanitaires. Or, selon une étude récente de l’Agence nationale des fréquences, l’ajout de la 5G pourrait accroître le niveau de champ ambiant de près de 20% tout en doublant le nombre de points dits atypiques où une exposition supérieure à 6 V/m est mesurée.
 
Pour PRIARTEM et Agir pour l’Environnement, le manque d’anticipation et l’instrumentalisation politique de l’ANSES a permis au gouvernement d’imposer la 5G, en l’absence complète de certitudes scientifiques. Comme de mauvaises coutumes, le principe de précaution a été purement et simplement sacrifié sur l’autel d’une innovation technologique que personne ou presque ne souhaite*.

* A la date du 14 janvier 2022, selon l’ARCEP, à peine 1,6 millions d’utilisateurs ont choisi la 5G (contre 67,2 millions pour la 4G)