Fermeture de deux sites Tereos en France : La faute aux néonicotinoïdes ?

Communiqués de presse

En date du 08 mars 2023, certains médias se sont faits l'écho de la fermeture de deux sites industriels de Tereos en supposant que cette décision serait liée à l'interdiction d'utiliser des néonicotinoïdes prononcés récemment par la Cour de Justice de l'Union Européenne.

Cette justification est particulièrement discutable. A la lecture du communiqué de presse de Tereos, le lien entre les fermetures de ces deux sites industriels et l'interdiction des néonicotinoïdes ne résiste pas à l'analyse.

Le groupe coopératif assume le fait que « Depuis la fin des quotas sucriers en 2017, le site d'Escaudœuvres enregistre une baisse de volumes de betteraves engagés ». Ajoutant même que « Tereos a aussi constaté une baisse continue des rendements depuis la campagne 2018/19 », soit bien avant la décision de la CJUE d'interdire les néonicotinoïdes et même avant l'épisode de jaunisse de 2020 !

Il est à noter que dès 2019, Cristal Union a annoncé la fermeture de deux sucreries en France, justifiée à l'époque par la fin des quotas intervenue en 2017, entrainant la filière betterave sur les chemins chaotiques de la concurrence « libre et non faussée ». En 2020, c'était au tour de Saint Louis Sucre de fermer deux de ses sucreries en France, à nouveau justifié par la fin des quotas betteraviers.

La crise qui frappe le secteur betteravier depuis la suppression des quotas qui régulaient le marché n'a rien à voir avec l'interdiction des insecticides « tueurs d'abeilles ».

Comme l'affirme les représentants d'Agir pour l'Environnement depuis des mois, la filière betterave cherche à détourner l'attention en accusant les écologistes de tous les maux alors même que les causes profondes de la crise résident dans un modèle agricole et économique érigeant la concurrence de tous contre tous en système indépassable.