Fin des Etats Généraux de l’Agriculture… productiviste ?

Communiqués de presse

Au terme de 35 000 heures cumulées de réunion, le premier Ministre conclut aujourd'hui les États Généraux de l’Alimentation. Au cours de ces 6 mois de négociations se sont dessinés les contours d’une politique qui demeure très éloignée des ambitions initiales.

Au terme de 35 000 heures cumulées de réunion, le premier Ministre conclut aujourd'hui les États Généraux de l’Alimentation. Au cours de ces 6 mois de négociations se sont dessinés les contours d’une politique qui demeure très éloignée des ambitions initiales.

L'action politique ne se résume pas aux discours mais s'incarne d'abord dans les décisions prises. Pour Agir pour l’Environnement, les actes posés depuis l’élection d’Emmanuel Macron et la nomination de Stéphane Travers au poste de ministre de l’agriculture sont particulièrement inquiétants.

Au cours de ces 6 mois d’États généraux de l’alimentation, le ministre de l’Agriculture a ainsi validé la suppression des aides aux agriculteurs bio certifiés (dites aides « maintien ») et la fragilisation des aides à la conversion bio, l’autorisation de mise sur le marché de deux insecticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles, relancé dans le même temps la criminalisation de la vente des « préparations naturelles peu préoccupantes » (purin d'ortie etc.), et assisté en spectateur à la multiplication d’enquêtes publiques visant à autoriser des fermes-usines. Depuis le lancement des États Généraux de l’Alimentation, Agir pour l’Environnement constate également une contamination massive des biens de consommation par les nanoparticules et ce sans réaction du gouvernement. Enfin, la France a validé le CETA qui aura une incidence extrêmement négative sur l’agriculture française.

En l’absence remarquée de Nicolas Hulot qui les avait pourtant souhaités et portés, ces États Généraux de l’Alimentation se concluent sur des déclarations d'intention très floues, indignes des ambitions initialement affichées. La responsabilité de cet échec repose sur l’absence persistante de portage politique par le ministre de l’Agriculture et l'incapacité manifeste du ministre de comprendre la nécessité et l'urgence d'une transition agricole et alimentaire.

 Une fois de plus, les citoyens, associations et organisations paysannes innovantes vont devoir continuer à construire l'avenir en marge du modèle dominant, sans soutien institutionnel et en faisant face aux intérêts économiques maintenus de l'agro-industrie. La France prend encore une transition de retard.