Menacée d'un boycott, M&M's s'engage à retirer les nanos mi-2019

Communiqués de presse
Exposée à la menace d’une campagne de boycott coordonnée par Agir pour l’Environnement, Marc Chocolat France a annoncé, dans un courrier daté du 15 novembre, son engagement à cesser d’utiliser le colorant dioxyde de titane (ou E171) dans les M&M’s peanut mi-2019 pour le marché européen.

Agir pour l’Environnement se réjouit de cette décision :  Mars s’engage enfin fermement sur une échéance claire et relativement proche. Agir pour l’environnement regrette cependant que cet engagement ne concerne pas l’ensemble des produits de Mars Inc (skittles, Airwaves, Freedent…) et qu’il ait tant tardé. De plus, l’entreprise est toujours en infraction avec la réglementation européenne INCO sur l’obligation de mentionner la présence de nanoparticules sur les emballages.

Cet engagement intervient moins d’une semaine après l’annonce d’un possible boycott dans un contexte d’interpellations régulières depuis 2015 par Agir pour l’environnement mais aussi par des personnalités comme José Bové. Cela démontre que la mobilisation citoyenne peut influencer la stratégie de ce géant de l’agro-alimentaire. En une semaine, près de 10 000 consommacteurs se sont mobilisés via le site boycott.m-ms.org en indiquant être prêts à boycotter les M&M’s.

Pour Stéphen Kerckhove, délégué général, « Mars a enfin compris que la tendance grandissante du marché est d’exclure les additifs susceptibles de contenir des nanos, substances chimiques dangereuses qui transforment les consommateurs en cobayes ! ».  Depuis 2 ans, un nombre grandissant d’opérateurs se détournent de cet additif, notamment les confiseurs (Carambar &Co, Lutti, Verquin…) mais aussi les enseignes de la distribution (Carrefour, Casino Système U…).

Taille mini, risques maxi - Friandise la plus vendue dans le monde avec 200 milliards de M&M’s vendus chaque année, les M&M’s contiennent du dioxyde de titane, colorant blanchissant et opacifiant présent à l’échelle nanoparticulaire, comme l’ont montré différentes analyses indépendantes. Les nanoparticules sont des particules extrêmement petites (10 000 fois plus petites qu’un grain de sel) aux propriétés aussi nouvelles qu’incontrôlées. Ces particules que certains scientifiques comparent à l’amiante, pénètrent plus facilement dans le corps humain où elles peuvent s’accumuler et produire des effets toxiques : lésions pré-cancéreuses, effets inflammatoires, affaiblissement du système immunitaire…

Attentisme de l’Etat - Pourquoi la DGCCRF tarde tant à faire respecter le Règlement INCO imposant la mention [nano] sur l’emballage des produits ? Pourquoi le gouvernement n’a toujours pas pris l’arrêté concernant la suspension du dioxyde de titane dans l’alimentation, conformément à l’article 53 de la loi alimentation ? Brune Poirson s’y était en effet engagée pour la fin de l’année. Seule une loi permettra de contraindre les fabricants récalcitrants : Mondelez (biscuits Lu, chewing-gums Hollywood, Stimorol, Milka, café Maxwell…), Vahiné (décorations pâtissières), Fauchon, Cartes d’Or2… Les nanoparticules se cachent également dans d’autres additifs, comme l’anti-agglomérant E 551, et dans d’autres produits comme les cosmétiques (crèmes solaires, dentifrices, rouge à lèvres...) ainsi que dans les médicaments (Doliprane, Spasfon, Dafalgan…).