Néonicotinoïdes : Point final !

Communiqués de presse

Interdites en France depuis 2018 puis en Europe, les pesticides néonicotinoïdes faisaient l'objet en France d'une réautorisation dérogatoire pour les cultures de betteraves sucrières depuis 2021.

Alors que la filière sucrière s'apprêtait à faire passer en force une troisième dérogation consécutive, la Cour de Justice de l'Union Européenne a rappelé le droit, qui interdit toute dérogation via des semences enrobées (procédé radical et ultra-polluant choisi en France). Après quelques jours d'hésitation, le ministre de l'agriculture français vient d'annoncer l'abandon du projet d'autorisation pour 2023.

Agir Pour l'Environnement, qui a saisi par deux fois le Conseil d’Etat en vue de faire annuler les réautorisations successives de 2021 et 2022, se réjouit de ce renoncement, qui n'était pas acquis. En effet, malgré le rappel du droit fait le 19 janvier par l'arrêt de la CJUE, les syndicats agricoles productivistes et le lobby sucrier français avaient multiplié les déclarations jusquauboutistes, essayant de pousser le gouvernement au passage en force : promulguer un arrêté intenable en espérant nous "mettre devant le fait accompli" le temps qu'il soit abrogé par le Conseil d'État, selon la technique exécrable utilisée chaque année pour les chasses prétendument "traditionnelles".

"Malgré les intimidations tentées par l'agro-industrie sucrière, le ministre de l'agriculture a été obligé de se rendre à l'évidence : tout passage en force était dénoncé d'avance et aurait constitué une maladresse politique", souligne Jacques Caplat, secrétaire général d'Agir Pour l'Environnement. "Il convient à présent de pousser réellement les alternatives agronomiques et de sécuriser les agriculteurs face aux dérégulations néolibérales imposées par l'industrie sucrière, véritable cause des fragilités actuelles."