Néonicotinoïdes : une réautorisation précipitée, fondée sur des données lacunaires et manifestement illégale

Communiqués de presse
Convoqué moins de trois jours avant sa tenue, le conseil de surveillance « néonicotinoïdes » réunit ce vendredi une trentaine d'acteurs en vue d'étudier la réautorisation pour le traitement des betteraves sucrières du Gaucho et du Cruiser, deux insecticides néonicotinoïdes commercialisées par Bayer-Monsanto et Syngenta. Agir pour l'Environnement et Générations Futures, membres de ce conseil de surveillance, dénoncent un véritable passage en force. Alors même que l'ANSES n'a pas encore remis son rapport sur les alternatives aux néonicotinoïdes, il est pour le moins scandaleux qu'une nouvelle fois, le gouvernement prenne une décision sans que celle-ci soit fondée par des données scientifiques incontestables.

En effet les documents supposés justifier la réautorisation des insecticides « tueurs d'abeilles » sont approximatifs et incomplets. Les dernières données météorologiques invalident ainsi l'hypothèse d'un hiver 2021 doux, et laissent prévoir de possibles périodes froides (1) qui pourraient fortement réduire les risques sanitaires pour les betteraves. Le bilan de la campagne 2020 apporte la démonstration que l'impact de la jaunisse est d'autant plus important que la taille de la surface ensemencée en betterave est grande, et que toutes les régions de cultures ne sont pas impactées au même niveau. Pourtant, rien n'est envisagé pour modifier les pratiques agronomiques dès 2021 et ainsi éviter d'utiliser des substances extrêmement toxiques.

Pire, le gouvernement propose de réautoriser nationalement les insecticides de la famille des néonicotinoïdes et ce quelle que soit la pression virale locale. De plus le Conseil de surveillance a même cédé à la demande des planteurs d'anticiper le retour de certaines cultures attractives pour les abeilles après la betterave traitée, malgré l'avis de l'ANSES. En l'absence de mesures proportionnées, ciblant des territoires précis, fondées sur des données récentes quant à la réalité de la menace, les associations vont étudier toute voie de recours afin de faire annuler une décision de réautorisation précipitée et fondée sur des données lacunaires.

Les ONG se réservent le droit de saisir le Conseil d'Etat afin de faire annuler une décision manifestement illégale au regard de l'article 53 du règlement (CE) n°1107/2009.

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