Vers une baisse historique de la consommation électrique française en 2023

Communiqués de presse

Pour la seconde année consécutive, la consommation électrique française devrait connaître une chute historique, s’établissant à 434 TWh contre 453 TWh en 2022 et 472 TWh en 2021.

Entre 2016 et 2023, la France a baissé sa consommation brute d’électricité de plus de 10%, passant de 483 TWh à 434 TWh, soit l'équivalent de la production moyenne de huit réacteurs atomiques.
 
Contrairement aux scénarios établis par le Réseau de Transport de l’Électricité (RTE), qui table sur une progression soutenue de la consommation électrique hexagonale, la réalité des chiffres est têtue : l’augmentation attendue par RTE n’est pas au rendez-vous, rendant ainsi les objectifs de consommation envisagés pour 2035 (640 TWh) inatteignables.
 
Le fossé entre les estimations optimistes de cette filiale d’EDF et le bilan de la consommation électrique réelle ne cesse de se creuser.
 
En septembre 2023, le chapitre 2 du bilan prévisionnel 2023-2035 prévoyait rien de moins qu’une augmentation annuelle de la consommation électrique de 14 TWh au cours des 12 prochaines années, alors qu’en 2022, la consommation hexagonale a chuté de 18 TWh, suivie d'une baisse de 19 TWh en 2023.
 
Avec cette nouvelle baisse record, les prévisions de RTE visant à atteindre 640 TWh en 2035 s’éloignent chaque jour un peu plus, contraignant la France à accroître sa consommation, non plus de 14 TWh mais de 17 TWh, chaque année au cours des 11 prochaines années. Même dans les années 80, la consommation, pourtant boostée par la construction de passoires thermiques chauffées avec des « grille-pains », n’avait augmenté que de « seulement » 11 TWh par an.
 
Pour Agir pour l’Environnement, il est grand temps de construire des scénarios basés sur des données réelles, plutôt que de s'appuyer sur l'espoir secret que la consommation électrique française justifiera, rétroactivement, les investissements prévus par le gouvernement dans la construction de 6 à 8 EPR. L’utilité de ces réacteurs est remise en question à la lumière de la chute de la consommation constatée et de la date de mise en service prévue.