Voiture électrique : itinéraire d’un échec annoncé ?

Communiqués de presse

Paris, le 1er juillet 2011 – Alors que la France multiplie les aides et incitations fiscales à l’achat de la voiture électrique, les signes avant coureur d’un échec annoncé se multiplient.

Après avoir accusé indument la Terre entière d’orchestrer un complot international visant à piller la technologie française de batteries développée par Renault, les responsables du constructeur ont récemment annoncé un retard de plusieurs années dans la fabrication des batteries électriques en France.

Le quotidien Le Monde relève les inquiétudes de Michel Armand, directeur de recherche au CNRS, ayant déposé nombre de brevets sur les batteries. La sécurité de batteries en cas de choc ou de forte augmentation de température semble poser problème. Le « feu de batterie » libérerait près de 5 kg de fluorure d’hydrogène (HF). L’inhalation d’à peine 10 grammes de HF par mètre cube d’air peut être mortelle ! Selon le directeur de recherche, « la probabilité d’une défaillance des batteries est de l’ordre d’une sur 10.000 ; ce qui est un niveau de risque inacceptable ».

Au-delà de ces inquiétudes légitimes, le prix très élevé (malgré une aide étatique substantielle s’élevant à 5000 euros par véhicule), une autonomie d’à peine 75 kms et un bilan carbone du « puis à la roue » bien loin du « zéro émission » avancé par les constructeurs, il apparait de plus en plus nettement que la voiture électrique est l’exemple type de la fausse-bonne solution, vouée à l’échec. Les consommateurs ne s’y trompent d’ailleurs pas puisque Peugeot a reconnu à demi-mot n’avoir vendu que trois exemplaires de sa ION à des particuliers.

La voiture électrique relève de la plus parfaite illusion technicienne, supposant que la transition énergétique à laquelle nous allons devoir nous astreindre se réaliserait sans modification substantielle, moyennant quelques adaptations techniques.

Même en matière de mobilité, la sobriété semble être le chemin le plus direct nous permettant de répondre à la double contrainte de la raréfaction des ressources énergétiques et du dérèglement climatique.

Il est grand temps d’ouvrir les yeux et de poser la seule question politique qui vaille : de quelle mobilité avons-nous besoin ? Avons-nous réellement besoin d’une voiture (fusse-t-elle électrique) en ville ? Subsidiairement, avant de soutenir financièrement le développement de ce type de motorisation, avons-nous suffisamment de données nous permettant d’évaluer l’intérêt écologique supposé de cette voiture électrique ?