Après avoir annoncé un redémarrage pour le 2 juillet, puis repoussé au 13 août, EDF annonce désormais une nouvelle échéance : le 1er octobre… avec l’objectif affiché d’atteindre enfin 100 % de sa puissance. 

Un fiasco qui n’a rien de nouveau. Avec plus de douze ans de retard et un coût passé de 3 à 12 milliards d’euros (porté à 19,1 milliards en incluant les coûts intercalaires), le chantier de Flamanville incarne l’échec d’une filière incapable de tenir ses promesses. Ce projet illustre un problème systémique qui démontre que la France n’est absolument pas prête à bâtir une stratégie énergétique durable sur la technologie des réacteurs de troisième génération. 

Rappelons qu’en mai 2023, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait autorisé, à titre exceptionnel, l’utilisation du couvercle défectueux du réacteur, et ce uniquement pour un cycle de fonctionnement provisoire de 18 mois. EDF, malgré les critiques des associations environnementales, a tout de même choisi de mettre en service un réacteur voué à générer des déchets radioactifs… alors même qu’il devra être arrêté pour remplacer cette pièce défectueuse. 

Ironie de la situation : le réacteur n’a jamais réussi à fonctionner à pleine puissance. Une question s’impose : l’EPR de Flamanville atteindra-t-il un jour 100 % de sa puissance avant que l’ASN n’impose son arrêt prolongé pour changer la cuve ? Le doute est permis et il symbolise l’absurdité d’un projet ruineux, dangereux et voué à l’échec.