Réserve de Biodiversité à Sérézin-du-Rhône

Le 31 janvier 2025, le département du Rhône (69) a vu naître sa première Réserve de Biodiversité à Sérézin-du-Rhône : un terrain d’environ 7 100 m², composé d’un jardin sauvage, d’une prairie, d’une zone humide et d'un potager accueillant aussi quelques fruitiers. 

On y trouve également du bois mort - arbres sur pied, troncs tombés au sol, branchages - volontairement laissés en place pour offrir abri et nourriture à une faune variée.

Les propriétaires, Marie-Hélène et son frère Jean-Paul, ont souhaité faire appel à Agir pour l’environnement pour les accompagner dans la signature de leur Obligation Réelle Environnementale (ORE), afin de résister à la pression immobilière et d'exploitation. Leurs parcelles, encore constructibles, sont en effet parmi les dernières à être restées « naturelles ».

Les engagements inscrits sur leur contrat d’ORE

• Préserver l’intégrité des parcelles et empêcher toute activité humaine néfaste à la faune et à la flore ;
• S’interdire de construire sur les parcelles et de les artificialiser ;
• Ne pas épandre de pesticides, ni engrais artificiels, ni produits chimiques d’aucune sorte ;
• Interdiction d'installer toute source de lumière artificielle nocturne susceptible de générer une pollution lumineuse. Par conséquent, les dispositifs d'éclairage nocturne sont prohibés ;
• Interdire l'exploitation des sous-sols ;
• Interdire le passage d'engins motorisés, sauf pour l'entretien du jardin ou la réalisation de travaux ne contredisant pas les obligations du contrat et obligations relatives à la sécurité des biens et/ou des personnes ;
• Conserver les zones humides ;
• Interdire le rebouchage ou le comblement de la mare (quel que soit le matériau utilisé). La mare doit également être entretenue régulièrement ;
• Interdire toute pratique de prélèvement sur la faune et la flore en dehors du potager. Les fleurs et fruits peuvent être prélevés en dehors de cette zone mais uniquement en quantité limitée (les prélèvements ne doivent pas compromettre la capacité de reproduction de l’espèce prélevée) ;
• Entretenir les haies existantes (en dehors des périodes de nidification). Si elles venaient à dépérir, le propriétaire doit les replanter en privilégiant des espèces locales et adaptées au milieu. La plantation de plantes exotiques envahissantes est strictement interdite ;
• Pratiquer la tonte des zones enherbées de façon partielle seulement, notamment en créant des allées pour cheminer. La fréquence de tonte doit être adaptée à la période de l’année et à la biodiversité présente ;
• Élaguer les arbres en dehors des périodes de nidification ;
• Interdire le dépôt et l'abandon de déchets, de détritus de quelque sorte que ce soit ;
• Ne pas camper, ne pas faire de feux.

« Je voulais vous dire combien j’ai apprécié votre accompagnement éclairé et rassurant pour la signature de notre ORE. Je ne suis toujours pas redescendue du petit nuage où ce moment m’a expédiée ! » confie avec joie Marie-Hélène, émue par l’aboutissement de ce projet qui lui tenait particulièrement à cœur. Grâce à cette démarche, elle et son frère peuvent désormais préserver durablement ce petit coin de nature, à l'abri de toute menace de bétonisation.

Réserve de Biodiversité à Charavines

Le département de l'Isère (38) accueille sa toute première Réserve de Biodiversité, à Charavines. Ce site de 1 500 m² comprend une prairie en pente où s’épanouissent de grands arbres, un verger, et une zone humide bordée de plantes aquatiques.

On y trouve une variété d'arbres, tels que des sapins et cèdres argentés, des noyers, des cerisiers et un tilleul centenaire, ainsi que des haies, notamment une charmille qui borde le terrain.

Grâce à cet aménagement, de nombreux animaux et insectes trouvent refuge, tels que les faucons crécerelles et d'autres oiseaux comme le Martin-pêcheur, les tritons et les couleuvres, les insectes de mare, notamment les libellules, ainsi que des reptiles, des chauves-souris, des grenouilles et des hérissons. Des orchidées ont également été découvertes lorsque la tonte a été espacée et limitée.

En signant une Obligation Réelle Environnementale (ORE), Guillaume, le propriétaire, souhaite continuer à profiter de son jardin en famille, tout en offrant un havre pour la biodiversité. Il entend également empêcher que le terrain situé derrière sa maison soit vendu et urbanisé, garantissant ainsi la protection durable de cet espace naturel.

La liste complète des engagements

• Préserver l’intégrité des parcelles et empêcher toute activité humaine néfaste à la faune et à la flore ;
• Ne pas épandre de pesticides, ni engrais artificiels, ni produits chimiques d’aucune sort. 
• S’interdire de construire sur les parcelles et de les artificialiser, à l'exception de constructions légères ne nécessitant ni fondation, ni chape ou dalle de béton ;
• Interdire l'installation de toute source de lumière artificielle nocturne susceptible de générer une pollution lumineuse. Les dispositifs d'éclairage nocturne sont prohibés, à l'exception du projecteur LED avec détecteur de présence. Cet éclairage doit s'éteindre automatiquement après quelques secondes et être équipé pour minimiser la dispersion lumineuse ;
• Élaguer les arbres en dehors des périodes de nidification uniquement ;
• Entretenir les haies existantes (en dehors des périodes de nidification). Si elles venaient à mourir, le propriétaire doit les replanter en privilégiant des espèces locales et adaptées au milieu. La plantation d’espèces exotiques envahissantes est strictement interdite ;
• Ne pas abattre les arbres de la propriété sauf s'ils sont morts ou s'ils représentent un danger relatif à la sécurité des personnes et/ou des biens (sans possibilité de remédier aux problèmes). En ce cas, des arbres d'essences locales et adaptées au milieu doivent être replantés afin de maintenir la surface arborée (si possible) ;
• Interdire le dépôt et l'abandon de déchets, de détritus de quelque sorte que ce soit. 
• Ne pas faire de feux ;
• Entretenir le bassin en utilisant des méthodes naturelles telles que des plantes filtrantes, des systèmes de filtration biologique ou tout autre procédé respectueux de la biodiversité ;
• Interdire l'introduction d'espèces exotiques envahissantes, qu'elles soient animales ou végétales, dans le bassin.
  
  

Réserve de Biodiversité à Villevieille

En février 2025, la commune de Villevieille, située dans le Gard (30), a accueilli sa première Réserve de Biodiversité. Il s'agit de la troisième dans ce département. Ce terrain de 6 800 m² abrite différentes cultures (oliveraie, verger…) ainsi que des zones humides temporaires. De bonnes pratiques écologiques et biologiques y sont mises en œuvre.

On y trouve 180 oliviers, ainsi que des fruitiers variés : amandiers, pistachiers, jujubiers, pruniers rustiques, abricotiers… Un jardin aromatique, comprenant sarriette, origan, thym, mélisse, lavande, et bien d’autres, enrichit également le terrain, ainsi qu'une Zone de Bzzz dédiée aux pollinisateurs.

Les haies sèches et les haies de fruits rouges, ainsi que le fait que la moitié du terrain soit ceint de murs en pierres sèches, créent un environnement propice à la biodiversité. Parmi les espèces présentes, on trouve des chauves-souris, des pies, des moineaux, des aubépines, des noisetiers sauvages, des chênes verts, ainsi que des orchidées sauvages.

En signant une Obligation Réelle Environnementale (ORE), les propriétaires, Danielle, Jean-Pierre et leurs enfants, souhaitent résister à la pression immobilière et préserver un terrain qui leur est symbolique. En effet, ce terrain appartenait aux arrière-grands-parents de Danielle. Dès son adolescence, elle avait fait le vœu d’y finir sa vie et avait promis à son père et à son grand-père de conserver les oliviers et de protéger le terrain tant qu’elle serait en vie. Grâce à l'ORE, cette promesse est aujourd'hui tenue… et elle le sera même au-delà.

Leurs engagements

• Préserver l’intégrité des parcelles et empêcher toute activité humaine néfaste à la faune et à la flore ;
• Interdire l'artificialisation des parcelles concernées, c'est-à-dire de modifier de manière irréversible la perméabilité ou la structure naturelle du sol (par l'usage de fondations permanentes, de dalles de béton, ou de revêtements imperméables). Toutefois, des constructions légères et temporaires, telles que des bâtiments agricoles ou abris liés à des activités respectueuses de l'environnement, sont autorisées à condition qu'elles :
   
  • soient intégralement réversibles, sans fondations permanentes (les structures sur pilotis ou avec fondations ponctuelles sont autorisées) ; 
  • n'entraînent pas de destruction durable du sol ou de la biodiversité ; 
  • soient démontables et permettent la restauration du terrain à son état naturel initial. 
• Planter de nouvelles haies et entretenir les haies existantes (en dehors des périodes de nidification). Si elles venaient à mourir, le propriétaire doit les replanter en privilégiant des essences locales et adaptées au milieu. La plantation de plantes exotiques envahissantes est strictement interdite ;
• Ne pas épandre de pesticides, ni engrais artificiels, ni produits chimiques d’aucune sorte ;
• Interdire l’utilisation de toute source de lumière artificielle nocturne susceptible de générer une pollution lumineuse. Par conséquent, l'installation de dispositifs d'éclairage nocturne est strictement prohibée ;
• Pratiquer l’agriculture (jardinage, maraîchage, arboriculture, élevage...) et l’entretien du terrain en respectant le cahier des charges de l'agriculture biologique ;
• Interdire toute pratique de prélèvement sur la faune et la flore, en dehors des zones et infrastructures réservées à cet effet (par exemple : potager, enclos, verger...). Les fleurs, fruits et plantes comestibles peuvent être prélevés en dehors de ces zones mais uniquement en quantité limitée (les prélèvements ne doivent pas compromettre la capacité de reproduction de l'espèce prélevée) ;
• Interdire le dépôt et l'abandon de déchets, de détritus de quelque sorte que ce soit ;
• Ne réaliser les opérations d’élagage que si elles sont nécessaires (raisons liées à la santé de l'arbre, à la sécurité des personnes et/ou des biens, à la commodité de passage, au passage de réseaux aériens) et seulement en dehors des périodes de nidification ;
• Ne pas abattre les arbres de la propriété se situant en dehors des zones d'exploitation (verger) sauf s'ils représentent un danger relatif à la sécurité des personnes et/ou des biens (sans possibilité de remédier aux problèmes). En ce cas, des arbres d'essences locales et adaptées au milieu doivent être replantés afin de maintenir la surface arborée (si possible) ;
• Maintenir les murs en pierre et clapas en pierre. En cas de destruction naturelle, ils doivent être reconstruits au même endroit et en pierre sèche (pas de mortier, les pierres sont empilées les unes sur les autres).

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Créez vous aussi votre Réserve de Biodiversité !

Si vous possédez vous-aussi un terrain que vous souhaitez protéger, Agir pour l'environnement vous propose de vous accompagner dans la création de votre Réserve de Biodiversité. Cela vous permettra de sanctuariser un espace naturel pendant un siècle.