Pesticides non merci !

La France demeure l'un des plus grands consommateurs de pesticides chimiques à l'échelle mondiale. Les dernières statistiques sur les ventes de pesticides révèlent une augmentation significative, illustrant l'échec des plans Ecophyto, qui visaient à réduire les ventes de 25 % d'ici 2020 et de 50 % d'ici 2025. Le puissant lobby de l'agrochimie, solidement ancré dans l'appareil d'État, a réussi à faire échouer ces plans et à freiner toute véritable réduction de l'utilisation des phytosanitaires en France. Pourtant, des alternatives viables existent, notamment l'agriculture biologique, qui pourrait offrir des solutions durables.

PESTICIDES : IMPACTS DÉVASTATEURS SUR L'ENVIRONNEMENT

Les conséquences de cette utilisation massive de produits chimiques sont pourtant catastrophiques pour la biodiversité au point que notre écosystème menace de s'effondrer :

  • 80% des insectes volants ont disparu en 30 ans ;
  • 35% des oiseaux de plaine ont disparu ces 20 dernières années (jusqu'à 80% pour certaines espèces comme les perdrix).

Il y a donc urgence à agir au niveau national pour obtenir un plan de sortie des pesticides et au niveau local pour que les collectivités agissent sans tarder pour protéger leurs habitants et leur environnement !

POURQUOI CETTE CAMPAGNE ?

Le refus d'inscrire dans la loi l'interdiction du glyphosate, l'absence d'un plan de sortie clair des pesticides de synthèse, ainsi que le recul sur l'interdiction des néonicotinoïdes, témoignent du manque de volonté politique pour faire face aux enjeux environnementaux. En parallèle, le soutien insuffisant à l'agriculture biologique accentue ce constat.

Plus que jamais, c'est la mobilisation de la société civile qui apparaît comme la seule force capable de contrer l'influence des lobbys agrochimiques et de surmonter l'inertie du gouvernement.

Objectifs

Agir pour l'Environnement avec différents partenaires dont les syndicats apicoles (UNAF, FFAP...) a mené plusieurs campagnes pour interdire en premier lieu les pesticides chimiques les plus dangereux pour la biodiversité et la santé à commencer par les insecticides néonicotinoïdes et le glyphosate. Tout en soutenant le développement de l'agriculture biologique comme principale alternative.

La lutte doit continuer au niveau national pour obtenir une confirmation de ces objectifs et un soutien beaucoup plus conséquent de l'Etat à l'agriculture biologique.


Nos résultats

  • En 2019, Agir pour l'Environnement s'est mobilisée pour venir en soutien au maire de Langouët, Daniel Cueff, attaqué au tribunal, après son arrêté anti-pesticides.
  • En 2018, dans le cadre de la loi EGAlim nous avons échoué de justesse à inscrire l'interdiction du glyphosate dans la loi, mais réussi à inscrire l'objectif de 15% de surface agricole en bio en 2022 (contre 8,5% en 2019).
  • En 2016, après une forte mobilisation rassemblant plus de 250 000 citoyens, nous avons obtenu de justesse le vote de l'interdiction des insecticides de la famille des néonicotinoïdes dans le cadre de la loi Biodiversité.
  • Dans un jugement rendu le 3 mai 2023, le Conseil d’État a donné raison aux associations qui contestaient la décision du ministère de l’Agriculture de réautoriser les néonicotinoïdes pour le traitement des semences de betteraves. Agir pour l’Environnement se félicite de cette nouvelle condamnation de l’État français pour un motif écologique.

Historique de la campagne


Communiqués de presse


Actions


Pétition : Stop au lobby des pesticides en Europe !

En Europe, la politique agricole commune c’est 60 milliards d’euros par an. Nous voulons que cet argent public aille majoritairement au développement d’une agriculture bio. Signez la pétition pour interpeller les candidat-e-s aux élections européennes avant le 26 mai 2019.

Je signe la pétition

Pétition : Stop aux pesticides de synthèse à proximité des habitations !

Interpellez le ministre de l'agrochimie afin qu'il interdise les pesticides à proximité des habitations.

Je signe la pétition

Ressources


Etude - "Insecticides néonicotinoïdes et filière betteravière : le vrai du faux".

Le gouvernement s’apprête, à la demande du lobby agro-industriel du sucre, à défaire la loi Pour la reconquête de la biodiversité votée en 2016, en ré-autorisant les insecticides néonicotinoïdes. Agir pour l'envrionnement souhaite à cette occasion revenir dans ce rapport sur les principaux arguments avancés par ce lobby et les ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique, qui justifieraient un tel recul avec des conséquences désastreuses pour la biodiversité. La volonté légitime du gouvernement de venir en aide à une filière industrielle en difficulté ne justifie en rien la destruction de l’environnement. Il s’agit de réautoriser les pesticides les plus violents qu’on n’ait jamais utilisé dans l’agriculture. Ils sont très toxiques, y compris à des doses infimes et leurs effets persistent pendant des années. Les néonicotinoïdes jouent un rôle majeur dans la disparition des abeilles et plus généralement des insectes. Etude réalisée par Amélie Bajolet, ingénieure agronome et consultante indépendante pour Agir pour l’Environnement


CARTE - Répartition des ventes de Glyphosate en 2018 en France

En 10 ans, entre 2009 et 2018, les ventes de glyphosate ont progressé malgré les « engagements » du Président de la République indiquant en 2017 " qu'en trois ans il n'y aurait plus de glyphosate". Les ventes de cet herbicide ne cessent d’augmenter pour passer de 6292 tonnes en 2009 à 9723 tonnes en 2018 ! Cette course en avant trahit l’inefficacité des plans gouvernementaux de réduction des pesticides. Les départements français où les ventes de glyphosate sont les plus élevées sont : Département / Ventes de glyphosate en 2018 en tonnes AUBE 457 CHARENTE 324 CHARENTE-MARITIME 311 GIRONDE 289 MARNE 227


Dépliant - Insecticides tueurs d'abeilles retour à l'anormal ?:

D’ici à la mi-octobre 2020, sous la pression des betteraviers et de la FNSEA, le gouvernement va tenter de modifier la loi Biodiversité adoptée en 2016. Cette loi, en son article 125, interdisait l’utilisation des insecticides néonicotinoïdes, à compter du 1 er septembre 2018. La Confédération Générale des planteurs de betteraves avait donc quatre ans pour anticiper la fin des néonicotinoïdes mais a préféré tabler sur une dérogation. Responsables d’un véritable écocide, les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus toxiques jamais utilisés (pour une dose donnée, 5 000 à 7 000 fois plus toxique que le DDT pourtant interdit il y a plus de 40 ans). Depuis leur apparition au milieu des années 90, le nombre d’insectes volants a été réduit des trois quarts ! Pire, utilisés en enrobage des semences, ces insecticides se diffusent en continu dans toute la plante et contaminent les écosystèmes encore aujourd’hui, des années après leur interdiction. Retrouvez tous les enjeux de la réutorisation des néonicotinoïdes dans le dépliant de notre campagne.

Consulter

VIDÉO - Insecticides néonicotinoïdes, 577 abeilles protestent sur l'esplanade des Invalides

Avec le soutien d'une vingtaine d'associations et syndicats, Agir pour l'Environnement a organisé le 23 septembre 2020 une vaste action à proximité de l'Assemblée nationale. Pour interpeller l’ensemble des députés appelés à débattre sur le projet de loi visant à ré-autoriser les insecticides « tueurs d'abeilles » et alerter l'opinion publique.