Nucléaire : Après les fuites radioactives… la fuite en avant ?

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Le ministre de l’intérieur, en visite à la centrale nucléaire de Chinon, assure le service après vente radioactif en compagnie du PDG d’EDF afin de survendre le mythe quasi-prométhéen d’un nucléaire sûr.

La catastrophe de Fukushima aurait du provoquer un électrochoc et réveiller une classe politique majoritairement sous l’influence du lobby nucléaire.

Faisant suite à cette énième catastrophe impossible, l’Etat français, au premier rang duquel nous retrouvons le chef de l’Etat, cherche à démontrer que moyennant quelques ajustements de pure forme en matière de sureté, le nucléaire pourrait atteindre le minimum requis pour continuer à fonctionner dix, vingt ou trente ans de plus.

Or, l’ajout de sécurité supplémentaire n’enlève rien à la dangerosité intrinsèque d’une technologie aux conséquences dévastatrices. La sureté d’une installation ne peut être acquise en additionnant des dispositifs techniques ou policiers. L’immaîtrisable ne se maîtrise pas… même si on essaye de nous faire accepter l’inacceptable !

Il est grand temps de cesser l’intoxication nucléaire qui amène certains responsables politiques à croire qu’un accident nucléaire est théoriquement impossible. Il a été possible à Tchernobyl et à Fukushima. Il est tout aussi possible en France. Et ce malgré les sommes abyssales injectées dans une bien hypothétique sureté.

Dès que nos responsables politiques évoquent le nucléaire… plus aucun plan de rigueur n’existe. Dix, vingt, cinquante milliards pour améliorer la sureté des réacteurs ? Dix, cinquante, cent milliards pour le démantèlement ? Cent, deux cents, cinq cents milliards en cas de catastrophe ? La valse des milliards nous donne le tournis !

Qu’un responsable d’EDF puisse affirmer que « quel que soit le surcoût lié aux prescriptions de l'autorité, les centrales françaises resteront rentables » démontre l’absurdité économique qui prévaut ! Il faut que les centrales soient rentables. Il le faut et peut importe que la rentabilité économique soit acquise en externalisant tout ou partie des coûts ! Pourquoi ? Parce que si ces centrales nucléaires n’étaient pas rentables, il faudrait penser à les arrêter. Pire, les démanteler. Et les provisions pour le démantèlement sont, de notoriété publique, notoirement insuffisantes.

Le nucléaire, en plus d’être dangereux est aussi un gouffre financier dont personne ne mesure encore l’énormité et la profondeur. L’Etat et EDF le savent et font donc tout pour repousser l’heure de vérité. Aussi préfèrent-ils la fuite en avant… avant les fuites radioactives ?!