Nucléaire : l’imProglio… démocratique !

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Selon un article du Canard Enchaîné, le PDG d’EDF, Henri Proglio, aurait signé un accord nucléaire secret avec une société chinoise CGNPC par lequel l’opérateur historique, détenu à plus de 84% par l’Etat, s’engagerait à fournir des données sensibles à la Chine. Les transferts de technologies prévues dans cet accord secret concurrencent directement les intérêts stratégiques d’AREVA, autre société détenu à 80% par l’Etat…

Billet d'humeur Par Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement

Selon un article du Canard Enchaîné, le PDG d’EDF, Henri Proglio, aurait signé un accord nucléaire secret avec une société chinoise CGNPC par lequel l’opérateur historique, détenu à plus de 84% par l’Etat, s’engagerait à fournir des données sensibles à la Chine. Les transferts de technologies prévues dans cet accord secret concurrencent directement les intérêts stratégiques d’AREVA, autre société détenu à 80% par l’Etat… L’équipe de France radioactive est aussi fiable qu’un réacteur nucléaire !

 Avec l’accord secret signé par l’opérateur national, nous avons pourtant franchi une étape inquiétante. A une autre époque, ces chinoiseries auraient sans doute étaient caractérisées de « haute trahison ». Mauvaise habitude aidant, le PDG d’EDF, reclus dans sa tour de refroidissement, agit en solo, en vendant le fond de commerce radioactif de la France. A plusieurs reprises, l’Agence de Participation de l’Etat a pourtant émis des réserves sur cet accord secret. A tel point que c’est maintenant l’Inspection générale des finances qui a été saisie pour faire toute la lumière sur une relation commerciale unissant EDF et CGNPC où le « confidentiel-défense » est la règle et la transparence l’exception.

 Dans les années 1970, le programme nucléaire français a été adopté sans débat ni vote. L’EPR de Flamanville a été annexé à une loi sur l’énergie, sans que les parlementaires ne l’adoptent formellement. De fait, « nucléaire » et « démocratie » n’ont jamais fait bon ménage. En France comme en Chine, le nucléaire est définitivement une technologie incompatible avec les fondements de la démocratie. A la différence notable que la Chine ne se présente pas comme une démocratie…

 De fait, pour se développer et se disséminer, la technologie nucléaire a besoin de l’obscurité dorée des accords secrets !

 La France poursuit donc son patient travail de dissémination nucléaire en tentant de vendre aux quatre coins du monde des réacteurs prétendument « plus surs » que ceux qui fonctionnent… en France ; dans le désordre le plus complet ; sans aucun contrôle démocratique. Pour ces trois raisons, l’Inspection générale des finances doit sanctionner les dérives constatées. Il est grand temps que la France prenne la tête de la transition énergétique plutôt que s’entêter dans une stratégie commerciale radioactive vouée à l’échec.

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