Pollution de l’air : Et la ministre ZAPA l’expérimentation !

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Au terme de la semaine de la mobilité (ayant remplacé la trop « radicale » journée sans voiture…), la ministre de l’écologie a annoncé la suspension de l’expérimentation du dispositif des Zones d’Actions Prioritaires pour l’Air (ZAPA) qui devait être mené dans 8 villes françaises. A l’intérieur de ces zones fortement polluées par les microparticules issues principalement des fumées de diésel, la circulation automobile devait être réduite.

Billet d’humeur de Philippe Colomb, président d’Agir pour l'Environnement et Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l'Environnement

Estimant l’expérimentation du dispositif des Zones d’Actions Prioritaires pour l’Air (ZAPA) « trop complexe à mettre en œuvre et socialement injuste », la ministre a donc reporté à janvier 2013 l’adoption de nouvelles mesures. Selon la ministre, « beaucoup considèrent que des mesures de restriction de la circulation aboutiraient à une injustice sociale et ne seraient pas efficaces ».

Cette décision unilatérale repose sur des a priori que l’expérimentation avait justement pour but de valider ou invalider. Comment affirmer que les ZAPAs « ne seraient pas efficaces »… avant même d’avoir mené à bien l’expérimentation ?

On peut légitimement s’interroger sur la quantité de lobbies représentant le « beaucoup » évoqué par le ministre pour justifier la suspension de l’expérimentation des ZAPAs. Moins de dix jours après la conférence environnementale qui a adopté une méthode de concertation multi-acteurs, est-il possible qu’une ministre de l’écologie puisse décider brutalement de la suppression d’une expérimentation qui était très attendue par les 12 millions d’habitants (beaucoup ?) qui subissent quotidiennement des niveaux de pollution de l’air que l’Organisation Mondiale de la Santé à classer en juin dernier comme cancérigène certain ?

Alors que la pollution de l’air écourte la vie de 42 000 personnes en France chaque année, cette décision irréfléchie révèle surtout le poids du lobby automobile et le conservatisme des décideurs politiques locaux et nationaux. L’Automobile Club s’est ainsi réjouit de cette décision. Les 42 000 morts sont restés mués… comme une tombe !

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