Fukushima ou le syndrome du village gaulois

Communiqués de presse

Un an après le drame de Fukushima, la classe politique française semble se complaire dans un déni du risque alimenté par une amnésie totale de la énième catastrophe « impossible ». Or, Le nucléaire restera un danger pour la France, même si les candidats optent pour le déni et l’amnésie

Comme de mauvaises coutumes, le « nuclear spirit » amène la classe politique française à considérer le nucléaire, non pas comme un risque inacceptable mais comme au mieux un mal nécessaire, au pire une chance à saisir.

Après Fukushima, la fausse alternative à laquelle nous conduit ce pseudo consensus national obligerait les Français à devoir choisir entre « beaucoup de nucléaire » et « énormément de nucléaire ». Le syndrome du village gaulois a pour effet de produire de faux débats reposant avant toute chose sur un conformisme énergétique affligeant.

Un an, jour pour jour, après le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima, l’agitation du chef de l’Etat en matière nucléaire a amené la France à faire du surplace là où de nombreux pays prennent une avance substantielle en matière de développement des énergies renouvelables. Malgré l’empilement de rapports produits pour les besoins de la cause nucléaire, la France reste prisonnière d’un conservatisme qui confine à l’emprise sectaire. Sur 435 réacteurs actuellement en fonctionnement dans le monde, un cinquième des réacteurs va être arrêté à plus ou moins brève échéance.

L’absence de débats et de décisions prises démocratiquement tient lieu de stratégie. La campagne présidentielle est ainsi l’occasion de faire émerger des polémiques ainsi vaines que stériles et ce en occultant les vrais enjeux, notamment ceux posés par l’avenir énergétique de la France.

Parce que les principaux candidats à l’élection présidentielle semblent peu pressés d’aborder les vrais sujets, préférant les petites phrases aux grands débats, l’association Agir pour l’Environnement appelle les Françaises et Français à participer massivement à la Chaine humaine qui aura lieu dimanche 11 mars 2012 entre Lyon et Avignon et éteindre symboliquement leurs lampes et appareils électriques durant cinq minutes entre 19h55 et 20h.